Pathologie du coude

Les pathologies du coude sont souvent traumatiques de par la situation anatomique centrale du coude et liées au sport.​

Le coude est une articulation difficile. Sa forme anatomique très emboitée pour le rendre stable, sa mobilité importante en flexion extension de 180° et en rotation de l’avant-bras de 180°, en font une mécanique complexe très difficile à restaurer quand elle est abimée.

Les pathologies du coude sont complexes à traiter médicalement et concernent souvent des traumatismes liés au sport. La chirurgie orthopédique et traumatologique du membre supérieur y tient une place prépondérante.

Qu'est qu'une pathologie du coude ?

Une pathologie du coude se définit sommairement comme les atteintes situées entre l’épaule et le tiers moyen de l’avant-bras. Pour exemple, la partie haute du biceps appartient à l’épaule et la partie basse au coude. Cela comprend l’ensemble des atteintes de l’articulation du coude : son os, ses cartilages de surfaçage qui permettent le glissement et les ligaments tout autour qui le stabilisent.

Les points moteurs musculaires situés autour du coude ont de fortes zones d’amarrage tendineux pour les muscles. Certains viennent de l’épaule (biceps et triceps) et motorisent le coude. Ceux de l’avant-bras motorisent la main et les doigts.

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L’ensemble est entouré de gros nerfs qui commandent le coude et la main, ainsi que de gros vaisseaux essentiels à la survie du bras.

Une pathologie du coude peut concerner l’ensemble de ces structures anatomiques très nombreuses au niveau du coude. Il peut s’agir d’une maladie alors inflammatoire (articulaire ou tendineuse) ou tumorale, une compression nerveuse ou une séquelle de traumatisme.

Anatomie du coude et pronosupination

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Le coude relie l’os du bras (humérus) aux deux os parallèles de l’avant-bras, le radius et l’ulna (cubitus). La partie inférieure de l’humérus, appelée palette humérale, s’emboite sur sa partie interne dans la partie supérieure de l’ulna de façon très stable. Elle n’y autorise que la flexion-extension du coude.

Sur sa partie externe, la palette humérale est en vis à vis de la tête radiale de façon non emboitée. Elle est solidement amarrée par les ligaments du coude pour autoriser un mouvement de rotation exclusif du radius autour de l’ulna qui est fixe pour la rotation.

La pronosupination du coude

Le coude peut ainsi accomplir la rotation de l’avant-bras appelée la pronosupination. L’articulation est donc en réalité de façon schématique séparée en deux parties. Celle qui plie et étend doit être très solide et stable pour autoriser l’appui et le mouvement sur 180°, comme lorsque l’on fait des pompes. L’autre est très mobile en rotation rapide sur 180°. Elle autorise la main à passer rapidement de la position paume vers le sol à la position paume vers le ciel. L’ensemble permet des mouvements complexes avec force, vélocité et grande amplitude comme un revers lifté au tennis d’une extrême vigueur.

Cette articulation nécessite des ligaments souples pour autoriser le mouvement. Ces ligaments très solides sont là pour empêcher l’instabilité ou la luxation.

Concernant les muscles, ils sont très puissants. Solidement attachés aux os du coude pour le mobiliser, ils transmettent les forces au poignet et à la main. Le tout est commandé par des nerfs à importante fonction sensitive et motrice qui entourent le coude en triangulation et en barrent l’accès chirurgical.

Les maladies du coude

Une pathologie du coude non traumatique est pour l’essentiel la pathologie des nerfs compressive. Les trois gros troncs nerveux périphériques du membre supérieur passent autour du coude chacun sur une face opposée.

Ces gros nerfs sont très importants pour la commande motrice du bras de la main et des doigts et pour la sensibilité de l’ensemble de la main. Toute atteinte peut y provoquer des paralysies importantes et parfois définitives.

La survenue de ces compressions du coude est parfois très insidieuse et trompeuse, amenant à réagir parfois trop tard. Elles démarrent souvent par des fourmillements dans la main ou dans le petit doigt. Parfois elles se traduisent par une perte de force ou une fonte musculaire de la main.

pathologie du coude - hygroma du coude avec inflammation
Hygroma en poussée inflammatoire du coude

Une opération du coude, comme par exemple l’opération du nerf cubital, est vite indispensable pour protéger le nerf atteint. Parfois les symptômes sont de simples douleurs. Le nerf peut alors être soit comprimé, soit instable. Le traitement chirurgical est alors très efficace mais pas systématique.

Pour les autres pathologies, les douleurs articulaires au coude sont fréquentes. Les atteintes inflammatoires infectieuses ou rhumatismales provoquent une synovite avec gonflement et raideur plus ou moins douloureuse.

Une tumeur osseuse est à explorer rapidement. Les fabrications de petits cailloux de cartilage dans l’articulation source d’usure articulaire, de raideurs et de douleurs sont souvent soignées par arthroscopie du coude.

Les atteintes arthrosiques quelles qu’en soit l’origine (traumatisme, tumeur, maladie inflammatoire) traduisent la disparition du cartilage et entraînent douleur et raideur. La chirurgie du coude pour arthrose est parfois incontournable et toujours une affaire sérieuse.

Enfin un hygroma du coude est l’apparition d’une poche liquidienne inflammatoire à l’arrière du coude qui n’est pas grave mais gênante et peu esthétique. Soigner un hygroma par chirurgie orthopédique s’avère efficace.

Les traumatismes du coude

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Les traumatismes du coude suite à une chute sont très fréquents et souvent graves. Le coude est très mal protégé en cas d’accident. Il encaisse généralement la totalité du poids du corps. Avec la vitesse lors de la chute, il peut alors se luxer ou se fracturer.

Les luxations sont de grandes urgences. Il faut réduire au plus vite pour protéger les nerfs et les vaisseaux alors très menacés. Une fois la réduction effectuée, la distension ou la rupture des ligaments du coude peut poser de gros problèmes. Elle impose toujours un traitement qui est parfois chirurgical.

Les fractures sont souvent problématiques pour le chirurgien orthopédiste. Elles peuvent ne concerner que la tête radiale du coude de façon simple ou complexe.

Le traitement est assez efficace et priorise la mobilisation rapide, quitte à choisir une prothèse plus qu’un vissage pour gagner en solidité.

Les fractures du coude concernent aussi la palette humérale, parfois les trois os du coude et sont alors vite très compliquées à reconstruire.

Les séquelles de type raideurs sont fréquentes et leur traitement complexe.

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Consultation pour une fracture du coude

En dehors de ces accidents graves qui relèvent de l’urgence, la tendinite du coude est fréquente. Elle résulte de micro-traumatismes répétés. Cette maladie du coude au tennis est classiquement appelée tennis elbow.
Une tendinite au coude expose en réalité l’ensemble de la population. Soit du fait de mouvements très intensifs par leur force et leur répétition (vissage, sécateur), soit de façon plus banale par la pratique régulière du travail de bureau (souris, clavier, agrafeuse, port de classeurs).

A partir d’une certaine tranche d’âge (40-50 ans), les tendons du coude qui servent à attacher les muscles à l’os deviennent plus secs et moins élastiques. Les tractions qu’ils subissent restent par contre importantes car la force musculaire et les sollicitations ne diminuent pas en proportion.

Il en résulte une souffrance tendineuse qui crée la douleur au coude par micro-ruptures multiples, répétées et entrecoupées de mécanismes de réparation inflammatoire. Le traitement est surtout préventif et médical. La chirurgie de la tendinite du coude est réservée aux échecs.