Hygroma du coude

L'hygroma du coude est une bursite causée par l'inflammation de la bourse rétro-olécrânienne, souvent due à des appuis répétés ou des chocs.

Définition

L’hygroma du coude est une bursite qui correspond à une inflammation de la bourse rétro-olécrânienne située à la face postérieure du coude. La bourse séreuse, qui existe naturellement chez tout individu, devient alors inflammatoire et se remplit de liquide, constituant une poche visible, palpable et parfois douloureuse à l’arrière du coude.

Comprendre l'hygroma avec l'anatomie

anatomie bourse retro-olecranienne coude

À la face postérieure du coude, entre la peau et l’os olécrânien, se trouve une bourse séreuse qui constitue un espace de glissement non perceptible à l’état naturel. Cette bourse peut, dans certaines circonstances, se remplir de liquide synovial pour former une poche liquidienne parfois volumineuse, donnant un aspect de grosse boule molle et mobile derrière le coude.

Cette boule au coude peut devenir inflammatoire et douloureuse. En dessous de cette poche liquidienne, on palpe fréquemment des petites pointes osseuses ou une irrégularité du périoste qui recouvre l’os olécrânien.

Les causes

Pour schématiser, la bourse rétro-olécranienne, que tout le monde possède en arrière du coude, se comporte comme un sac plastique de supermarché qui a besoin d’être frotté pour se déplisser. Une fois décollé, il est très difficile de le recoller pour le rendre aussi épais qu’avant. La bursite se comporte de la même façon. Certains mouvements de cisaillement ou de percussion provoquent le décollement des berges du sac que constitue la bourse rétro-olécranienne, faite d’une membrane synoviale. Une fois décollée, cette membrane sécrète du liquide synovial et se remplit pour former une poche liquidienne durable et difficile à résorber.
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La constitution d’un hygroma du coude est ainsi fréquemment la conséquence d’un appui ou d’un glissement répété sur la pointe du coude, couramment pratiqué dans certains sports (lutte, gymnastique, judo, sports de combat) ou pratiques professionnelles (plomberie, bricolage). Il peut survenir à la suite d’un choc direct sur le coude (sports avec impact, accident de travail). 

La pratique de la musculation n’est pas un facteur favorisant la survenue d’un hygroma, en dehors d’appuis intempestifs sur la pointe postérieure du coude (lors du gainage, par exemple).

Symptômes et diagnostic

Les symptômes typiques

Les premiers signes sont l’apparition d’une poche molle et fluctuante à l’arrière du coude, sensible lors de l’appui et pouvant devenir douloureuse en permanence lors des mouvements, surtout si elle s’accompagne d’une inflammation avec rougeur de l’arrière du coude.

Examens cliniques

La présence de cette poche liquidienne en forme de boule est à la fois inesthétique et gênante, surtout lors de l’appui sur le coude. Cet hygroma met souvent longtemps à se résorber, parfois de façon spontanée, parfois avec un traitement, et devient parfois suffisamment chronique pour justifier une intervention chirurgicale.

Cette bursite rétro-olécrânienne est parfois bien tolérée et peu douloureuse, surtout quand son volume est modeste. Par contre, elle peut devenir très inesthétique, rouge, inflammatoire et douloureuse, pouvant aller jusqu’à simuler une infection de la face postérieure du coude, justifiant la mise sous antibiotiques fréquente.

La palpation de l’hygroma confirme son caractère fluctuant et liquidien. La mobilité du coude est respectée et il n’y a pas d’adénopathies satellites.

Examens complémentaires

Les examens complémentaires pour un hygroma sont généralement inutiles, hormis éventuellement une radiographie du coude de profil pour voir les contours de l’olécrâne. Le diagnostic reste exclusivement clinique et simple. L’échographie, couramment pratiquée, confirme le caractère liquidien de la poche mais n’a en réalité aucun intérêt, car l’examen et la palpation suffisent à faire le diagnostic.

Les traitements possibles pour un hygroma

La disparition spontanée d’un hygroma est fréquente avec le temps, bien que souvent longue à obtenir, plutôt quelques mois que quelques semaines, mais avec des variables importantes en fonction de la taille de la bursite et des précautions prises par le patient pour éviter de solliciter la bursite par le mouvement et les chocs directs par appui sur la boule de la face postérieure du coude.

La patience est donc nécessaire, la guérison spontanée étant fréquente au bout de plusieurs mois en évitant l’appui et les percussions sur la zone concernée et en limitant l’amplitude des mouvements volontaires de flexion-extension du coude.

Le traitement médical

L’hygroma du coude est fréquent et au final assez inoffensif. Certains patients ont un hygroma du coude peu gênant qu’ils gardent pendant des années sans s’en soucier et sans aucune complication, ce qui est le plus habituel. La demande de traitement est le plus souvent esthétique et parfois liée à la gêne qui est en général très modérée. Le traitement de cette bursite chronique repose pour les patients demandeurs sur des traitements naturels qui consistent principalement à éviter l’appui ou les chocs sur la face postérieure du coude. L’application d’alcool iodé ou de pansements alcoolisés, répétés plusieurs fois en imbibant éventuellement un bandage autour du coude, est au départ seule nécessaire et permet parfois d’aider à résorber progressivement l’hygroma. L’application locale d’argile verte est également couramment pratiquée et peut se révéler efficace.

Cependant, ces traitements médicaux ou naturels sont souvent insuffisants et, dans les formes durables, la ponction évacuatrice peut devenir nécessaire et doit être suivie d’un pansement compressif associé à des anti-inflammatoires (AINS).

Dans les cas plus rebelles, la ponction peut être suivie d’une infiltration, réalisée en respectant les règles d’asepsie. Elle est en général très efficace, mais doit être effectuée de façon rigoureuse pour éviter toute surinfection secondaire. De fortes poussées inflammatoires sont fréquentes sur les hygromas et simulent parfois une infection. Celles-ci sont cependant assez rares en dehors de manipulations surajoutées (grattage ou piqûres). 

En cas de réelle infection, un prélèvement du liquide surinfecté est prudent avant de mettre en route une antibiothérapie pour identifier formellement le germe en cause et y adapter l’antibiothérapie. Celle-ci est en pratique courante cependant souvent mise à l’aveugle pour des simples inflammations, plus pour rassurer que de façon très adaptée.

Prévention de cette pathologie du coude​

L’hygroma est une pathologie fréquente du coude et peut survenir chez n’importe qui, souvent à la suite d’appuis ou d’impacts répétés sur la pointe du coude en position fléchie. Il n’y a pas d’autre prévention que d’être prudent lors de ces appuis intempestifs.

La chirurgie

Le traitement chirurgical est rarement nécessaire et uniquement en cas d’échec du traitement médical. Il consiste à réaliser, sous anesthésie (loco-régionale ou générale) et au bloc opératoire (pour respecter une asepsie rigoureuse), l’excision de l’hygroma, c’est-à-dire l’exérèse (ablation) de la bourse liquidienne suivie d’une simple fermeture cutanée. La mobilisation postopératoire est possible immédiatement. Les pansements sont ensuite nécessaires pendant 15 jours. Il est prudent de n’envisager une opération de l’hygroma qu’en période froide, c’est-à-dire lorsque la bursite n’est pas en poussée inflammatoire (il faut savoir attendre le bon moment).

Parfois néanmoins, la chirurgie est nécessaire en urgence en cas de bursite suppurée, souvent conséquence d’une érosion cutanée surajoutée ou d’une infiltration imparfaite. Des prélèvements bactériologiques doivent alors être effectués pour identifier le germe responsable de la surinfection et permettre la mise en route d’une antibiothérapie adaptée. 

Ces formes compliquées imposent des temps de guérison plus longs et une cicatrisation plus difficile à obtenir.

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Hygroma du coude, maladie professionnelle et arrêt de travail

L’hygroma du coude peut être la conséquence de certaines pratiques professionnelles, lors d’impacts ou d’appuis répétés sur le coude, notamment chez les ouvriers du bâtiment. Il peut alors, mais rarement, être reconnu comme une maladie professionnelle ou un accident de travail. 

Cependant, son caractère fréquent chez tout individu et parfois sans réelle cause identifiée rend la reconnaissance d’un hygroma en maladie professionnelle difficile.