Epitrochléite du coude ou golf elbow
L'épitrochléite, ou "golf elbow", est une tendinopathie du coude due à des mouvements répétitifs, souvent observée chez les golfeurs. Le traitement est essentiellement médical.
Pr Eric Roulot / Coude / Tendinite / Epitrochléite ou golf elbow
Définition de l'épitrochléite ou "golf elbow"
L’épitrochléite, ou « golf elbow », est une tendinopathie du coude correspondant à la tendinite des muscles s’insérant sur l’épicondyle médial ou épitrochlée, à savoir : le fléchisseur commun superficiel des doigts, le fléchisseur radial du carpe, le long palmaire, le fléchisseur ulnaire du carpe et le rond pronateur.
Cette affection est moins fréquente que le tennis elbow (épicondylite), puisqu’elle ne représente que 10 % de l’ensemble des tendinopathies du coude. Elle se rencontre principalement chez les golfeurs, les joueurs de tennis et les lanceurs de javelot.
Comprendre l'épitrochléite avec l'anatomie
Le coude articule l’humérus avec l’ulna (cubitus) et le radius. La partie inférieure de l’humérus est constituée de deux surfaces articulaires qui s’articulent respectivement avec l’ulna pour la flexion-extension du coude et avec la tête radiale pour les mouvements de prono-supination.
Ces deux surfaces articulaires, positionnées côte à côte, sont bordées de chaque côté par des saillies osseuses appelées l’épicondyle latérale (en externe) et l’épitrochlée (en interne).
L’ensemble de ces deux épicondyles et de ces deux surfaces articulaires constitue la palette humérale, en raison de sa forme globale en spatule plate. Sur sa portion interne, correspondant à l’épitrochlée, s’insèrent les tendons par lesquels les muscles s’attachent à l’os. Ces tendons deviennent douloureux et inflammatoires en cas d’épitrochléite (golf elbow) et incluent le fléchisseur commun superficiel des doigts, le fléchisseur radial du carpe, le long palmaire, le fléchisseur ulnaire du carpe et le rond pronateur.
Les causes du golf elbow
Cette pathologie du coude concerne principalement les sportifs dans la trentaine pratiquant le golf de façon intensive, ne respectant pas les échauffements et l’hydratation nécessaires, ainsi que les périodes de repos adaptées à leurs activités.
Mouvements répétitifs
Facteurs de risques
Les microtraumatismes sont aggravés par un geste technique imparfait, un matériel inadapté et un entraînement mal organisé. Ainsi, les erreurs souvent répertoriées pour expliquer l’apparition d’une épitrochléite sont :
- La répétition fréquente des mouvements de flexion et d’inclinaison cubitale du poignet en pronation.
- L’exécution incorrecte des mouvements sportifs.
- L’utilisation d’équipements non appropriés pour l’activité sportive.
- Le manque de planification adéquate et d’échauffement avant l’effort.
- Une absence d’hydratation et d’échauffement.
- Le surmenage professionnel avec une sollicitation excessive des muscles épitrochléens au travail.
- Un âge dans la trentaine pour un sportif pratiquant intensivement.
- Une absence de respect des périodes de récupération adéquate entre les activités.
Symptômes et diagnostic
Les symptômes typiques de l'épitrochléite
Les épitrochléites sont caractérisées par une douleur d’apparition progressive sur la face interne du coude, irradiant le long du bord interne de l’avant-bras.
Les premières douleurs surviennent uniquement lors de la pratique sportive, au cours de certains gestes, pour devenir ensuite plus permanentes, gênant la vie courante lors de gestes comme le serrage d’objets et les mouvements de vissage.
Examens cliniques
L’examen clinique révèle des douleurs à la palpation du bord interne du coude et lors des mouvements de contraction contre résistance en flexion du poignet et des doigts, ainsi qu’à la pronation ou à la flexion et inclinaison cubitale du poignet.
Le point douloureux est classiquement situé à la zone d’insertion du tendon sur l’os et plus en aval, le long du tendon, à la partie proximale des muscles épitrochléens. La mise en valgus sur le coude fléchi à 15° provoque également la douleur.
Examens complémentaires
Soigner l'épitrochléite du coude : les traitements
Repos, modification des activités, rééducation et médicaments anti-inflammatoires
Le traitement de l’épitrochléite est comparable à celui des autres tendinites et repose sur la mise au repos des muscles épitrochléens, surtout les trois premières semaines suivant l’apparition des symptômes. Ce traitement médical peut être associé à la prise d’anti-inflammatoires par voie générale ou en application locale.
À un stade plus prononcé, une contention du poignet par attelle en position de rectitude ou en flexion modérée avec légère inclinaison cubitale peut être utile. L’application de froid (cryothérapie) et les massages transverses profonds, ainsi que la physiothérapie, sont également recommandés pour leurs effets antalgiques et anti-inflammatoires.
Dans les formes les plus rebelles, une immobilisation du coude et du poignet pendant trois semaines peut être envisagée, suivie d’une kinésithérapie.
Injection de cortisone et ondes de chocs
Le traitement chirurgical
L’intervention chirurgicale est très rarement proposée et consiste en une désinsertion tendineuse des épicondyliens internes. Cette chirurgie est associée à un remodelage de la face antéro-interne de l’épicondyle médial. Le résultat de ces opérations du coude est cependant inconstant.
Prévention de la maladie
La prévention d’une épitrochléite repose sur un bon apprentissage du geste pour une réalisation techniquement parfaite. Une bonne préparation avant d’effectuer des gestes intensifs ou répétitifs est indispensable, avec des échauffements et des étirements avant et après l’effort, ainsi qu’une bonne hydratation.
La mise au repos du coude et l’exclusion des gestes en cause sont indispensables dès l’apparition des premiers symptômes.
Epitrochléite du coude, maladie professionnelle et arrêt de travail
L’épitrochléite du coude peut survenir à la suite d’un accident de travail ou d’un surmenage professionnel sollicitant de façon importante les muscles épitrochléens, notamment lors des mouvements de flexion du poignet en inclinaison cubitale et en prono-supination.
Cette pathologie du coude peut parfois être reconnue dans le cadre d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle. La prise en charge médicale reste alors la même, avec cependant des durées de récupération plus longs et un pronostic plus défavorable.