Pathologie des doigts de la main
et pathologie du pouce
Le risque de pathologies des doigts de la main et du pouce est multiplié par le nombre de doigts. Le pouce s'oppose aux doigts longs grâce à une anatomie particulière.
Pr Eric Roulot / Doigts de la main
Le doigt est constamment utilisé, autant dans le travail de force que de dextérité et doit le faire en parfaite corrélation avec les doigts voisins, ce qui multiplie d’autant le risque de pathologie des doigts de la main. Tous ces mouvements des doigts sont donc en permanente harmonie avec l’ensemble que constitue la main. Pour pouvoir s’enrouler autour d’un objet à prendre, il faut que les doigts de la main restent parallèles sans s’entrecroiser et soient capables de s’étendre et de fléchir tous avec la même amplitude.
Néanmoins les quatre doigts longs de chaque main doivent pouvoir aussi s’opposer au pouce pour la préhension. Ils ont donc une petite capacité de convergence pour pouvoir arriver précisément au même point de contact sur la pulpe du pouce. Cela impose un réglage très pointilleux pour chacun d’entre eux de l’axe de flexion-rotation et de l’amplitude de mobilité.
Tout cela doit pouvoir se faire en transmettant de très importantes forces de serrage ou de distraction (prise en force d’un alpiniste) tout en maintenant une considérable vitesse d’exécution du mouvement (musicien, dactylo) sans lesquels l’être humain n’aurait pas toutes ses capacités de développement.
Cet ensemble très sophistiqué s’appuie sur une anatomie des doigts exigeante. Les pathologies des doigts sont donc une discipline à part entière qui relève d’un médecin rhumatologue et d’un chirurgien spécialiste des doigts de la main.
Qu'est qu'une pathologie des doigts ?
Le doigt comprend dans l’anatomie fonctionnelle l’ensemble de la chaine qui va permettre le mouvement d’enroulement permettant la prise. La partie proximale du doigt fait donc en réalité partie de l’anatomie de la main puisque le métacarpien qui est l’armature sur laquelle s’attache le doigt s’articule avec les phalanges. Toute atteinte du métacarpien va donc retentir sur l’axe du doigt et sa mobilité.
Les articulations métacarpo-phalangiennes sont donc assez comparables dans leurs formes et leurs fonctions aux articulations entre les différentes phalanges du doigt (inter-phalangiennes). Elles sont donc étudiées avec la pathologie du doigt qui comprend toutes les déformations, douleurs ou limitations de mobilité d’un ou plusieurs doigts.
La mobilisation des doigts de la main se fait grâce aux tendons qui tractent la chaine ostéo-articulaire pour la mobiliser, constituée de la succession des métacarpiens et des phalanges. La mauvaise coulisse tendineuse peut entrainer une gêne ou un blocage des doigts à répétition appelé doigt à ressaut ou doigt à ressort.
Une opération des doigts à ressaut n’est envisagée qu’après tentative de traitement médical de la maladie par infiltration. Cette pathologie des doigts de la main est tellement fréquente qu’elle pose beaucoup de questions pratiques avant, pendant et après une intervention chirurgicale.
Le pouce, un « doigt à part »
La mobilité du pouce se fait en flexion extension et il possède une très grande amplitude de rotation autours de sa base (circumduction). Le pouce peut s’opposer aux autres doigts longs de la main avec aisance dans toutes les directions de l’espace.
Cette mobilité particulière du pouce se fait au niveau de l’insertion du métacarpien (qui contrairement aux doigts longs est très mobile par rapport à la main) sur le carpe de la main. Cette articulation, à la fois très mobile et solide est une cause très fréquente de pathologie du pouce de la main. Cette maladie des doigts s’appelle l’arthrose du pouce ou rhizarthrose.