L'acromion
L’acromion est un os de l'épaule qui prend des formes différentes selon les individus. Il peut aussi changer un peu au cours de la vie avec le vieillissement, les traumatismes et l’arthrose.
Pr Eric Roulot / Epaule / Anatomie / Acromion
L’acromion est le prolongement antérieur et supérieur de l’omoplate, ce qui lui permet d’entrer en contact et de s’articuler avec la clavicule constituant ainsi l’articulation acromio-claviculaire. Plus simplement c’est l’os de l’épaule que l’on sent sous la peau du fait de sa consistance dure à la partie haute de l’épaule et qui correspond dans le vêtement à ce que l’on appelle « l’épaulette ».
Sur cet os vient s’insérer le muscle deltoïde qui donne à l’épaule son aspect arrondi et musclé. Le deltoïde entoure la coiffe des rotateurs, qui étant plus profonde sous le deltoïde est peu palpable et glisse dans tous les mouvements de l’épaule sous le deltoïde et le cintre acromio-claviculaire. Ce glissement se fait parfois de façon conflictuelle avec frottement, accrochage, douleur et usure progressive. On parle alors de conflit sous-acromial.
Sous l’acromion s’attache des ligaments dont le ligament acromio-coracoïdien qui est parfois tranchant et source possible de conflit.
Les différents types d'acromion
Trois formes de cet os sont décrites par Bigliani et Morrison : l’acromion plat (type 1), l’acromion courbe (type 2) et l’acromion crochu (type 3). (Bigliani, Morrison, avril. La morphologie de l’acromion et sa relation avec les ruptures de la coiffe des rotateurs. Ortho Trans.1986; 10:228.).
Les acromions crochus seraient plus vulnérants que les acromions plats et classiquement l’acromion de type 1 serait peu agressif. L’acromion de type 2 moyennement agressif et de type 3 très agressif avec pour conséquence plus de lésions de la coiffe des rotateurs.
Cette affirmation est en fait très discutée dans la littérature, certains incriminant le caractère court ou large de l’acromion ou d’autres différences de formes, alors que d’autres ne retrouvent aucune corrélation entre aspect de l’acromion et la fréquence d’un conflit.
Toujours est-il qu’en cas de conflit sous-acromial, l’insuffisance de hauteur de l’espace sous-acromial est problématique. Cette insuffisante participe à la souffrance tendino-musculaire, que ce soit par l’abaissement du plafond que constitue la voute acromio-claviculaire ou par l’ascension de la tête humérale insuffisamment stabilisée dans sa dynamique rotatoire.
Un os de l'épaule qui peut se déformer par fracture ou arthrose
La fracture de l'acromion
L’acromion peut exceptionnellement se fracturer isolément lors d’une chute sur le moignon de l’épaule. Le plus souvent cependant, ces fractures à l’épaule entrent dans le cadre de fractures plus étendues de l’omoplate dont cet os de l’épaule n’est que le prolongement antérieur et sont alors qu’une modeste composante d’une fracture bien plus complexe.
Pour les fractures isolées de l’acromion, elles peuvent se situer en plein corps de l’acromion et justifier alors parfois d’une ostéosynthèse pour rendre la solidité par une consolidation correcte. En cas de fracture de l’acromion, la durée d’immobilisation avant consolidation est de 6 semaines. Suite à une opération appelée acromioplastie de l’épaule, l’acromion étant plus fin, il peut devenir plus fragile surtout en cas d’ostéoporose et rendre les fractures possibles mais de façon également très exceptionnelle.
Parfois il s’agit sinon d’un arrachement de la zone d’attache du deltoïde du fait d’une fragilisation par une chirurgie complexe de l’épaule à ciel ouvert. Cette complication est en principe évitable par une réinsertion de bonne qualité lors de l’opération.
Acromion qui ressort
La déformation de l’articulation acromio-claviculaire qui donne l’aspect d’une petite bosse parfois sensible sur le sommet de l’épaule dans le prolongement de la clavicule est fréquente. Un acromion qui ressort est rarement douloureux. Cette pathologie de l’épaule est plus fréquente chez les patients ayant beaucoup sollicité ou traumatisé leur épaule (musculation intensive, plaquage à répétition au rugby, chute à vélo) et dans les suites de certaines entorses ou luxations acromio-claviculaires.
Ces arthroses sont souvent bien tolérées et d’évolution favorable et nécessitent rarement une opération de l’épaule effectuée alors le plus souvent par arthroscopie.