La rhizarthrose, une arthrose de la base du pouce

La rhizarthrose ou arthrose de la base du pouce est une atteinte fréquente chez l’être humain le plus souvent les femmes, qui survient de façon progressive avec l’âge au-delà de 50 ans.

Cette pathologie correspond à l’apparition d’une usure articulaire arthrosique de la base de la colonne du pouce. Or celle-ci a une grande mobilité nécessaire à la bonne fonction de la main. L’usure cartilagineuse supprime progressivement le bouclier protecteur cartilagineux qui recouvre l’os pour permettre le mouvement harmonieux par glissement des deux surfaces articulaires l’une sur l’autre, entrainant alors un contact direct de l’os sur l’os sans son revêtement de protection.

La rhizarthrose provoque des douleurs et une inflammation articulaire qui l’aggrave avec parfois un effondrement osseux préjudiciable à la fonction et à la conservation de l’axe du pouce. Tout ceci engendre une déformation douloureuse de la base du pouce qui progressivement va se tasser en se refermant, avec limitation de la fonction et fermeture commissurale.

L’arthrose du pouce est donc douloureuse et déformante. Elle nécessite la mise en route d’un traitement plus ou moins important, allant de la simple tolérance à l’intervention chirurgicale en passant par un traitement purement médical.

C'est quoi la rhizarthrose ?

La rhizarthrose est une arthrose dont la définition basée sur son étymologie (qui vient du grec rhiza, racine) peut se traduire par arthrose de la racine du pouce. Cette définition devient du coup large et imprécise, car la racine du pouce possède plusieurs articulations réparties de part et d’autre d’un os appelé le trapèze : l’articulation scapho-trapézienne au-dessus et la trapézo-métacarpienne en dessous. 

Cet ensemble articulaire permet la mobilité de la racine du pouce, essentielle à la fonction d’opposition du pouce à la main pour tous les mouvements de préhension.

Anatomie-main-droite-vue-palmaire-rhizarthrose-et-arthrose-stt-scapho trapézo trapézoïdienne
Forme de rhizarthrose appelée scapho-trapézo-trapézoïdienne (STT)
anatomie arthrose trapézo métacarpienne pouce
Arthrose trapézo-métacarpienne. Forme la plus fréquente de rhizarthrose

Ces deux articulations ont un mode de fonctionnement très différent et leur atteinte se fait simultanément ou indépendamment, ce qui rend l’expression possible de la rhizarthrose multiple.

On simplifie régulièrement de ce fait la définition de la rhizarthrose à la seule atteinte de la trapézo-métacarpienne qui reste la plus commune. Mais cela justifie de traiter séparément l’atteinte scapho-trapézienne qui peut d’ailleurs être couplée à l’atteinte trapézo-métacarpienne, entrant alors dans les atteintes dites péri-trapéziennes.

Comprendre cette maladie des doigts avec l'anatomie

L’articulation trapézo-métacarpienne a une forme anatomique très particulière. Sa surface de forme assez sinueuse autorise d’amples mouvements de rotation, tout en assurant une réelle stabilité articulaire. Cette stabilité résulte de la présence de structures ligamentaires puissantes qui maintiennent une forte cohésion articulaire, tout en laissant beaucoup de mobilité, dont la possibilité à la colonne du pouce d’effectuer des mouvements de moulinet.

Appelés en médecine circumduction, ces mouvements circulaires permettent d’opposer le pouce à chacun des doigts longs en favorisant une bonne saisie des objets, que ce soit en pince individuelle ou en prise de force plus globale.

definition circumduction mouvement circulaire pouce
CIrcumduction permettant l'opposition du pouce

Cette mobilité parait simple et logique. Toutefois elle demande une extraordinaire capacité à se mouvoir dans toutes les directions, expliquant l’usure possible par la diversité des incessants mouvements effectués pour la main et souvent de grande puissance car autorisant le serrage en force des objets pour les tenir. Or lors d’une pression de prise entre le pouce et index de 1 kg de puissance, fréquent dans l’usage courant, il se développe du fait du bras de levier une force de 12 kg au niveau de l’articulation.

Ce facteur multiplicateur considérable explique l’usure fréquente de la surface articulaire avec l’âge, en particulier à partir de 50 ans. L’arthrose trapézo-métacarpienne qui touche plus les femmes s’explique plus par des différences anatomiques originelles que par une utilisation plus importante du pouce.

La dysplasie, un facteur aggravant

3D dysplasie arthrose main
Vue 3D d'une rhizarthrose sur dysplasie

Certaines personnes présentent une anomalie de la forme de l’articulation appelée dysplasie. Elle oriente différemment la surface articulaire trapézo-métacarpienne, la soumettant à des contraintes exagérées lors des mouvements, provoquant une usure excessive du cartilage. La dysplasie consiste le plus souvent en une verticalisation de la surface articulaire trapézo-métacarpienne, qui du coup subit des contraintes en cisaillement au lieu d’une bonne répartition des pressions exercées. Il en résulte une éventuelle instabilité de l’articulation, qui peut se subluxer lors des mouvements du pouce ou s’user prématurément.

La dysplasie peut parfois être corrigée préventivement par un traitement chirurgical pour la rendre plus tolérable, et ainsi éviter une usure articulaire excessive prématurée provoquant la rhizarthrose.

Symptômes et principaux stades de la rhizarthrose

Le principal symptôme de la rhizarthrose est la douleur de la partie proximale de la colonne du pouce. Cette douleur peut être spontanée, surtout après des efforts excessifs ou survenir lors de prises avec le pouce et limitant celles-ci. La douleur entraine une diminution de l’utilisation du pouce et une certaine maladresse, qui peut également résulter de la déformation progressive de la forme du pouce. 

Car à la longue, la base du pouce va se déformer d’abord par le gonflement inflammatoire de l’articulation, puis progressivement par la déformation articulaire qui devient pérenne, résultant de l’usure des pièces osseuses qui s’articulent différemment entre elles.

pouce-en-Z-rhizarthrose-main-droite
Pouce en Z provoqué par la maladie
radio-rhizarthrose deformation pouce en Z
Importante déformation du pouce en fermeture commissurale

En général, l’apparition progressive d’une fermeture commissurale limite la possibilité d’écartement de la pince pouce-index. Elle s’accompagne d’une déformation de la base du pouce qui devient saillante et globuleuse par la désaxation articulaire et la fabrication d’ostéophytes. Lorsque l’articulation s’use, la perte du cartilage provoque le frottement de l’os sur l’os qui réagit en essayant de se durcir et de se reconstruire. 

L’usure entraine une désaxation alors que la reconstruction anarchique provoque la fabrication de déformations aberrantes, appelées ostéophytes ou becs de perroquet. Ces pointes osseuses périarticulaires sont particulièrement gênantes et disgracieuses.

La mobilité articulaire s’en trouve diminuée par un moins bon glissement des surfaces l’une contre l’autre, qui se fait avec un grincement. Ce crissement ou craquement est provoqué par les surfaces usées, mais également par l’encombrement articulaire que génèrent les ostéophytes et le relargage de fragments de surfaces cartilagineuses abimées. Ces fragments s’ossifient progressivement pour provoquer une ostéochondromatose secondaire, c’est à dire la présence de corps étrangers sous forme de cailloux osseux dans l’articulation, augmentant la gêne.

Le diagnostic d’une rhizarthrose est ainsi clinique, avec ces deux symptômes que sont la douleur et une déformation progressive limitant le mouvement de la base de la colonne du pouce.

Stades de la rhizarthrose

Il existe différentes classifications de l’évolution de la rhizarthrose déterminées en fonction de l’avancée des déformations arthrosiques. Elles ne traduisent pas forcément l’importance des douleurs et de la gêne ressentie, car plus l’articulation s’abime, plus elle se déforme et moins elle est mobile. Ce qui paradoxalement amène progressivement à une diminution des douleurs par la limitation de l’importance du glissement des surfaces articulaires entre elles, mais traduisant par contre une diminution des capacités de mouvements de la colonne du pouce.

La classification de DELL reste la plus utilisée et se fait en 4 stades. La classification de Eaton-littler fait intervenir l’existence d’une atteinte de l’articulation scapho-trapézienne dans les critères évolutifs. Ces deux classifications restent très imparfaites, mais la classification de DELL a le bénéfice de la simplicité et de sa mémorisation facile.

Classification de DELL
  • Stade 1 : Pincement articulaire trapézo-métacarpien, sclérose avec densification sous chondrale sans subluxation ni ostéophytes. Douleurs à l’effort.
  • Stade 2 : Augmentation de la densité de l’os sous chondral, petite ostéophytose du bord ulnaire de la surface articulaire du trapèze et subluxation de la trapézo métacarpienne de moins du tiers de la surface articulaire du premier métacarpien. Cliniquement la subluxation reste réductible par un traitement chirurgical.
  • Stade 3 : Ostéophytose nette avec pincement majeur de l’interligne articulaire et subluxation supérieure au tiers de la surface du premier métacarpien dont la réduction est impossible. Possibilité de déformation en adduction du premier métacarpien et d’hyper extension secondaire de l’articulation métacarpo-phalangienne.
  • Stade 4 : Destruction totale de l’interligne articulaire trapézo métacarpienne avec ostéophytes proéminents, subluxation de la base du métacarpien avec géodes et ankylose trapézo-métacarpienne. La douleur peut être modérée.

Pour le néophyte n’utilisant pas de terme technique, cette classification de DELL de la rhizarthrose peut se traduire sans être suffisamment précis par :

  • Stade 1 : Signes présents sur la radio d’usure arthrosique,
  • Stade 2 : Début de déformation visible avec une usure nette,
  • Stade 3 : Usure importante avec déformation indiscutable de la base du pouce,
  • Stade 4 : Usure complète avec grosse déformation de la base du pouce.
Rhizarthrose stade 4 radiographie main
Rhizarthrose stade 4. Classification de Dell
Classification de Eaton littler
  • Stade 1 : Petit élargissement de l’interligne par épanchement ou laxité,
  • Stade 2 : Léger pincement articulaire. Sclérose sous chondrale. Les ostéophytes et les corps étrangers ne dépassent pas 2 mm de diamètre,
  • Stade 3 : Pincement articulaire marqué avec subluxation et ostéophytes ou corps étrangers de diamètre supérieur à 2 mm. Pas de lésion scapho-trapézo-trapézoidienne,
  • Stade 4 : Atteinte scapho-trapézo-trapézoidienne.

Les causes de la rhizarthrose

La rhizarthrose est par définition une arthrose, ce qui signifie une usure de la surface cartilagineuse articulaire. A l’origine de cette usure, il y a bien sur une utilisation prolongée et souvent importante au cours de la vie.

Toutefois cette usure peut se faire prématurément dans certains cas, avec une cause surajoutée qui explique que l’articulation fonctionne mal et s’use plus que ce qu’elle devrait. Il peut s’agir d’une cause anatomique, comme une forme articulaire peu adaptée qui va s’user plus vite, ou une cause traumatique qui va modifier l’articulation et rendre son fonctionnement inadapté : Le traumatisme va soit modifier la surface de frottement, soit provoquer une distension articulaire, entrainant un flottement dans les mouvements qui va provoquer une usure plus importante et prématurée.

Certaines maladies vont également provoquer une usure prématurée, comme des maladies provoquant la fabrication de dépôts, ou des inflammations articulaires qui vont modifier la qualité du glissement des surfaces l’une sur l’autre et provoquer leur usure précoce.

Les anomalies constitutionnelles

dysplasie trapezo metacarpienne rhizarthrose cause
Dysplasie trapézo-métacarpienne

Les anomalies constitutionnelles sont un défaut de forme ou d’orientation des surfaces de glissement ou un glissement excessif provoqué par une laxité articulaire trop importante. Toutes les hyperlaxités peuvent ainsi être incriminées avec alors une vitesse d’usure qui dépend de l’importance de l’hyper laxité et de l’intensité d’utilisation.

Pour le défaut de forme ou d’orientation des surfaces, on considère que la répartition de la pression exercée sur le cartilage est fonction de l‘orientation de cette surface par rapport à l’axe du pouce. Plus cette surface va être perpendiculaire aux pressions qui s’y exercent, plus elles seront bien réparties.

A l’inverse, une articulation d’orientation très verticale va subir des contraintes importantes en cisaillement et s’user trop vite. De même, la traction exercée par les structures tendineuses sur cette articulation peut avoir un rôle. La base du métacarpien subit une traction importante par le tendon long abducteur du pouce. Ce tendon tracte en permanence la base du métacarpien pour l’écarter en abduction, avec parfois un effet de cisaillement excessif et une force subluxante préjudiciable à la bonne préservation des surfaces articulaires.

Il y a donc un fort rôle de la façon dont l’articulation est constituée dans la vitesse d’usure de celle-ci. Ce qui explique que les femmes, pour des raisons constitutionnelles, ont une usure plus rapide des articulations de la racine proximale du pouce, donc des rhizarthroses beaucoup plus fréquentes que les hommes. Elles ne subissent en principe pas plus de contraintes au niveau du pouce mais elles les supportent moins bien !

Les maladies

Certaines maladies provoquent parfois la fabrication par l’articulation de dépôts de microcristaux comme la goutte et surtout la chondrocalcinose. Elle a un rôle majeur dans la destruction de cette articulation du pouce et en constitue une des caractéristiques majeures. Cette fabrication de corps étrangers par l’articulation peut également être incriminée mais cela reste rare.

Par contre, les maladies inflammatoires rhumatismales s’accompagnent souvent d’une arthrose secondaire avec une inflammation excessive de l’articulation, provoquant en outre une hyper laxité articulaire par distension ligamentaire.

radio chondrocalcinose poignet usure articulaire
Chondrocalcinose sévère avec dépôts de micro-cristaux et usure importante

Les traumatismes

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Fracture du trapèze

Les traumatismes ont deux modes d’actions :

Le premier est la modification de la forme de la surface de glissement par un trait de fracture du trapèze mal réduit qui déplace deux fragments osseux. Ils se consolident entre eux en laissant une surface dite incongruente, ce qui veut dire non symétrique l’une par rapport à l’autre. 

Cela altère la qualité de glissement de ces deux surfaces l’une sur l’autre par la création d’une irrégularité, provoquant à la longue une usure prématurée du cartilage de revêtement et d’autant plus rapide que l’incongruence est importante. L’articulation « racle » plutôt que de glisser.

Le second mode d’action des traumatismes est l’apparition d’une laxité articulaire due à la détente des structures ligamentaires stabilisatrices. La conséquence est un effet de flottement lors du mouvement du pouce, avec excès de glissement ou d’entrechoquement des surfaces provoquant ainsi leur usure rapide.

Ces séquelles traumatiques aux conséquences fâcheuses soulignent la nécessité qu’il y a dans les suites d’une contusion importante de rechercher par un examen clinique et des radios appropriées une possible lésion. Elle mériterait alors un traitement visant à éviter toute dysfonction ultérieure, pour ne pas avoir ensuite une arthrose pénible dont l’apparition peut être rapide ou lente mais très préjudiciable ensuite à la fonction ou au confort de vie.

Les pathologies associées à cette arthrose du pouce

Il n’y a pas de pathologies des doigts associées particulièrement à la rhizarthrose, en dehors des maladies rhumatismales inflammatoires et de la chondrocalcinose. Très fréquente avec l’avancée en âge, elle correspond à un défaut d’élimination des microcristaux de pyrophosphate de calcium, propre à user certaines surfaces articulaires.

Cependant les patients touchés par des arthroses digitales importantes de façon familiale ont souvent une atteinte conjuguée de l’ensemble des doigts. Cette gêne au quotidien devient importante par l’arthrose de tous les doigts y compris du pouce, et donc une rhizarthrose qui participe et accentue le handicap.

Arthrose bilaterale main doigts
Arthrose des deux mains

Diagnostiquer la maladie

Le diagnostic d’une maladie comme la rhizarthrose se fait par la présence de douleurs de la base du pouce, survenant au repos ou à l’effort. Cette inflammation entraîne progressivement une déformation articulaire par gonflement, avec l’apparition de saillies osseuses exubérantes (ostéophytes) et la désaxation de la colonne du pouce qui se referme (pouce adductus) et se subluxe.

Cette subluxion favorise l’apparition d’une protrusion articulaire à la base du premier métacarpien qui devient saillante en externe, avec un aspect de bosse disgracieuse de la base du pouce. Cette bosse est souvent accentuée par la présence d’une tuméfaction synoviale, parfois réellement kystique. Mais le plus souvent, elle est simplement gonflée par la présence de liquide plus ou moins inflammatoire.

rhizarthrose déformante pouce en Z main droite
Pouce en Z

Cette déformation amène souvent les patients à consulter pour des raisons esthétiques. Elle s’accompagne souvent d’une déformation de l’ensemble de la colonne du pouce qui prend une forme en Z, caractérisée par une hyper extension de la métacarpo-phalangienne du pouce. Elle est néanmoins utile pour la conservation de la fonction du pouce, car permettant de compenser le défaut d’ouverture de la colonne provoqué par la fermeture du premier métacarpien vers la paume.

Cet aspect de pouce en zigzag est assez disgracieux et peu confortable pour la préhension d’objets larges (bocaux, bouteilles) qui deviennent difficiles à prendre. La déformation gêne l’ouverture de la première commissure et la diminution de force occasionnée par les douleurs sont caractéristiques de la rhizarthrose.

La disparition progressive des douleurs

Ces douleurs sont le seul élément indispensable au diagnostic des formes débutantes car elles existent avant que la déformation du pouce ne lui donne un aspect caractéristique. Paradoxalement, les douleurs sont d’autant plus importantes que le pouce n’est pas encore trop déformé.

Celui-ci garde alors encore une bonne mobilité et donc un fort glissement avec frottement articulaire qui provoque la douleur de l’arthrose. Avec le temps et l’importance de l’évolution de la maladie, ce frottement s’atténue par l’enraidissement articulaire et la déformation pour devenir minime ou absent par l’ankylose du pouce.

Les douleurs d’une rhizarthrose sont donc surtout importantes au début de cette maladie et s’atténuent progressivement au fur et à mesure que la déformation s’installe. En quelques années, cette pathologie du pouce devient ainsi le plus souvent indolore mais à l’origine d’une déformation notable. 

Il est à noter qu’elle n’atteint que la base du ou des pouces. Elle est souvent assez symétrique et bilatérale.

rhizarthrose sévère digitale bilaterale
Déformation arthrosique extrêmement sévère et bilatérale

Les formes trompeuses ou associées à la rhizarthrose

La rhizarthrose comme toutes les arthroses provoque une inflammation de l’articulation qui se propage aux structures avoisinantes, soit par contiguïté soit par modification de l’utilisation de la colonne du pouce par la douleur. Il est fréquent d’observer des tendinites associées à la rhizarthrose et qui concernent alors les tendons de voisinage, pouvant alors générer une ténosynovite de de Quervain ou une ténosynovite de la face antérieure palmaire du poignet.

Tendinite ou ténosynovite de de Quervain
gonflement de rhizarthrose ou tendinite de de quervain
Gonflement du poignet caractéristique d'une ténosynovite de de Quervain conjugué à une rhizarthrose

La tendinite de de Quervain est en réalité une ténosynovite, car le tendon est dans cette zone entourée d’une gaine ténosynoviale responsable de sa lubrification et de son refroidissement ce qui rend le terme de tendinite inapproprié. Le gonflement inflammatoire de cette gaine va provoquer des douleurs importantes, limitant fortement l‘utilisation de la colonne du pouce et déclenchant des douleurs caractéristiques.

En cas de ténosynovite de de Quervain, son diagnostic est important à faire car elle mérite d’être traitée prioritairement. Le risque principal est sinon d’inciter à une prise en charge prématurée de la rhizarthrose pour un traitement qui deviendra alors plus lourd sur le plan chirurgical.

Ténosynovite du fléchisseur radial du carpe

La ténosynovite du fléchisseur radial du carpe est une inflammation du principal tendon fléchisseur du poignet. Celui-ci passe au contact de la rhizarthrose et peut s’altérer par frottement sur cette articulation trapézo-métacarpienne, qui peut être en cas d’arthrose déformée par les spicules osseux ostéophytiques et les modifications articulaires liées à l’usure d’un cartilage devenu déformé, poli et tranchant.

Cette atteinte fréquente et caractéristique en cas de rhizarthrose est une réelle complication de cette maladie. Elle mérite d’être individualisée car elle génère une symptomatologie différente qui lui est propre. Elle mérite un traitement à part, parfois urgent et nécessaire pour éviter la rupture qui est une complication sévère. Il peut être réalisé conjointement ou isolément du traitement de la rhizarthrose.

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Ténosynovite du fléchisseur du carpe sur rhizarthrose

Cette pathologie provoque un gonflement parfois confondu avec un kyste car situé à la face antérieure du poignet. Elle s’accompagne d’une douleur à la pression et lors de la flexion contre résistance ou de l’extension passive du poignet. A l’extrême, le tendon qui frotte s’effiloche puis se rompt provoquant une réelle douleur d’apparition brutale et entraine une perte définitive de la force de flexion du poignet qui ne se fait plus dans l’axe. Cette ténosynovite du fléchisseur radial du carpe mérite donc un traitement d’urgence et spécifique pour éviter qu’elle ne se complique.

La polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde, comme la plupart des atteintes rhumatismales inflammatoires, peut provoquer des déformations articulaires digitales parmi lesquelles la rhizarthrose. En effet, la production par la maladie rhumatismale d’une synovite articulaire agressive peut altérer l’articulation en la déformant. Le gonflement distend puis altère les structures stabilisatrices capsulo-ligamentaires et le caractère agressif direct de l’atteinte synoviale l’use.

L’ensemble de ces altérations peut progressivement déformer la colonne du pouce dont sa base, avec alors une rhizarthrose plus ou moins invalidante se conjuguant aux autres déformations de la main pour générer un handicap.

Les examens complémentaires

Très peu d’examens en dehors de l’examen clinique sont nécessaires dans l’analyse d’une rhizarthrose. Une radiographie simple de face et de profil de la base du pouce reste l’examen essentiel voir exclusif en cas de suspicion de la maladie.

arthrose stt radio
Radiographie montrant une arthrose STT isolée

Ces incidences radiographiques ne sont pas de simples radiographies de la main. Mais des radiographies spécifiques qui imposent d’être réalisées sous deux incidences orthogonales par rapport à l’articulation trapézo-métacarpienne telle que décrite par Kapandji (incidences qui portent du coup son nom). Le principe en reste simplement de faire la radiographie selon un axe parallèle puis perpendiculaire à la surface de l’ongle du pouce, mais translaté à la hauteur de la trapézo-métacarpienne et donc de la base du pouce. 

Cela permet de bien dégager l’interligne trapézo-métacarpien et d’en juger ainsi de l’épaisseur et de la déformation.

On peut ainsi classer facilement l’importance de l’arthrose et s’en servir pour une surveillance évolutive simple. Cette surveillance évolutive radiographique n’est cependant pas nécessaire à faire de façon régulière pour décider d’une prise en charge chirurgicale. En effet, celle-ci dépend exclusivement du retentissement douloureux de cette atteinte et pas de l‘importance de la déformation radiographique constatée.

La radiographie est cependant en retard sur la maladie car les déformations visibles sur une radio y sont tardives. Pour une analyse plus poussée et précoce, une IRM ou un scanner pourront être demandés dans des cas spécifiques. Ces deux examens complémentaires pourront dépister les atteintes plus précoces de rhizarthrose.

Un bilan biologique sera nécessaire en cas de suspicion d’atteinte rhumatismale ou infectieuse surajoutée.

Les traitements de la rhizarthrose

Les traitements de la rhizarthrose visent principalement à soulager les douleurs plus qu’à limiter la déformation ou à empêcher le cartilage de poursuivre son usure. Car sur ces deux critères, les traitements sont malheureusement peu ou pas efficaces. L’idée principale est qu’à la longue la rhizarthrose va enraidir progressivement l’articulation concernée au niveau de la base du pouce. Elle va générer alors un handicap fonctionnellement tolérable au prix d’une déformation variable. Il faut donc laisser l’évolution naturelle de la maladie se faire, tout en rendant en attendant le quotidien supportable.

Pour obtenir cette indolence, on fait appel au traitement médical dans un premier temps puis s’il est insuffisant aux infiltrations, et en dernier recours au traitement chirurgical. Une opération peut être salvatrice et est régulièrement efficace, en conservant la mobilité de la colonne du pouce et en soulageant durablement les douleurs d’effort comme de repos.

Le traitement médical

Traitement naturel : Les orthèses pour rhizarthrose

Le soulagement des douleurs fait appel en premier lieu bien sûr à la mise au repos de la colonne du pouce obtenue grâce à une contention par une attelle, maintenant ainsi la colonne du pouce dans une position fonctionnelle sans mouvement. La colonne du pouce est ainsi immobilisée en position d’ouverture de la première commissure en bloquant la métacarpo-phalangienne dans l’axe. 

L’orthèse laisse libre l’interphalangienne du pouce qui n’est pas en cause et le poignet dans son mouvement de flexion-extension.

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Orthèse sur mesure

Cette orthèse est fabriquée idéalement sur mesure, sous forme de coque en plastique dur. Elle adopte la forme du pouce avec ses déformations arthrosiques et doit être confortable sans contraindre le pouce. Elle peut être utilisée de jour comme de nuit. Il n’est pas indispensable de la porter en permanence, mais à la demande, et bien sûr dès que l’on va imposer des contraintes à la colonne du pouce (bricolage, ménage).

Parfois une simple contention élastique achetée dans le commerce en pharmacie ou sur internet est suffisante. Elle peut offrir un confort suffisant avec plus de souplesse d’utilisation.

Sous l’attelle, on peut appliquer au contact de la peau des cataplasmes à base par exemple d’argile verte ou d’huiles essentielles comme le camphre pour diminuer la sensation douloureuse.

Les traitements médicamenteux par voie orale

Au port de l’attelle est associé la prescription d’antalgiques, associés éventuellement aux anti-inflammatoires pour diminuer l’inflammation et donc les douleurs de cette articulation. Ces médicaments peuvent être pris régulièrement si leur tolérance est bonne. Ils nécessitent en principe la prise pendant les repas l’estomac plein, avec l’adjonction d’un protecteur de la muqueuse gastrique pour éviter d’irriter la paroi de l’estomac.

Infiltration et rhizarthrose
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Infiltration de cortisone

Les infiltrations sont proposées à tous les stades de rhizarthrose. Elles correspondent à l’injection de produit dans l’articulation à l’aide d’une petite seringue, le plus souvent de la cortisone. Cette hormone naturelle est sécrétée en permanence par l’organisme et il convient de ne pas en avoir une peur excessive.

La cortisone injectée dans l’articulation ne va pas permettre un passage de fortes doses dans le sang. Elle reste donc sur le plan général bien tolérée, à condition bien sûr de ne pas abuser sur les doses et la fréquence de leur utilisation.

Il convient par ailleurs de s’assurer que l’injection se fasse bien en intra-articulaire, soit en la faisant réaliser par un médecin de préférence rhumatologue en ayant l’habitude, soit en la faisant pratiquer sous contrôle radiologique ou scopique. Ce qui permet avant d’injecter d’avoir la certitude que l’aiguille est en bonne position dans l’articulation. Celle-ci est en effet, surtout en cas de rhizarthrose, parfois difficile à piquer car resserrée par le pincement articulaire et l’orientation de cette articulation importante à bien connaitre car non intuitive.

Cette infiltration lorsqu’elle est bien faite est peu douloureuse et permet de reprendre très rapidement une utilisation normale du pouce sans gêne. Son effet peu par contre être retardé ou temporaire et il convient d’attendre plusieurs semaines pour en apprécier réellement l’effet.

infiltration rhizarthrose technique radiographique
Infiltration sous contrôle radio

Il est possible dans certains cas plus rares de choisir au lieu de la cortisone l’injection d’un produit dit de visco-supplémentation. Il a pour but d’améliorer la surface de glissement articulaire en créant une interface dans l’articulation.
Les infiltrations lorsqu’elles ont efficaces peuvent être répétées si elles permettent d’obtenir un soulagement suffisamment long et durable des douleurs. On limite toutefois généralement le nombre de ces infiltrations qui de toute façon ont tendance avec la répétition à devenir de moins en moins efficaces.

Le nombre d’infiltrations avant une intervention chirurgicale n’interdit pas ni ne modifie la réalisation de celle-ci.

Le traitement chirurgical

zone incision et cicatrice operation rhizarthrose
Différentes incisions possibles pour l'intervention chirurgicale

Le traitement chirurgical est envisagé en cas d’échec ou d’insuffisance du soulagement de la douleur par le traitement médical, qui reste dans un premier temps indispensable. 

Il existe différentes opérations de la rhizarthrose en fonction de l’avancée de la maladie.

La correction des anomalies de répartition de charge

Cette chirurgie du doigt peu pratiquée consiste à modifier les contraintes que subit l’articulation trapézo-métacarpienne en corrigeant l’anatomie constitutionnelle de cette articulation du pouce. On peut ainsi diminuer les contraintes subies par l’articulation en diminuant la traction qui s’exerce sur elle par la modification du trajet de certaines structures tendineuses. Il s’agit alors d’effectuer des modifications d’insertion des tendons responsables de l’abduction de la colonne du pouce pour les rendre moins sollicitant pour la surface articulaire.

Cette chirurgie appelée ténotomie est en général pratiquée à l’occasion d’une intervention pour un autre motif sur la main, comme par exemple une libération du canal carpien chez des personnes présentant une rhizarthrose évolutive. Le but est de cumuler au résultat de l’intervention principale une diminution du ressenti arthrosique. Une ténotomie est rarement effectuée isolément car elle constitue plus un traitement chirurgical complémentaire qu’un traitement suffisant à lui seul.

La correction des anomalies par ostéotomie de réaxation

C’est une chirurgie de la rhizarthrose complexe qui vise à réorienter les surfaces articulaires pour améliorer la bonne répartition des charges, imposant des coupes osseuses et une fixation par des plaques ou broches. L’ostéotomie permet d’obtenir une consolidation en bonne position qui se fait en 6 semaines, sous couvert d’une immobilisation de protection.

Le remplacement articulaire par une prothèse ou une interposition

Il s’agit de supprimer l’articulation trapézo-métacarpienne détruite par l’arthrose et de la remplacer par une prothèse ou une interposition tendineuse :

  • La prothèse peut être constituée de deux composants qui sont alors scellés dans chacun des deux os, le trapèze et le premier métacarpien. Ils vont ensuite s’emboiter et s’articuler l’un avec l’autre, comme une mini-prothèse de hanche.
  • La prothèse se présente sous la forme d’une pièce le plus souvent en pyrocarbone plat ou en forme de bille qui va s’interposer entre les deux os sans y être fixée.
radio prothèse trapézo métacarpienne apres traitement chirurgical
Prothèse trapézo-métacarpienne

Une immobilisation du pouce de quelques semaines est ensuite nécessaire après la pose d’une prothèse pour une rhizarthrose.

La suppression du trapèze ou trapézectomie
trapezectomie main totale avec ligamentoplastie
Trapézectomie avec ligamentoplastie de stabilisation

Cette opération de la rhizarthrose vise à supprimer totalement le trapèze en maintenant l’écart entre le scaphoïde et le métacarpien, ce qui peut faire appel à une interposition tendineuse. Le tendon est alors pelotonné pour former une petite boule qui se comporte comme une prothèse, tout en étant plus naturel car appartenant au patient et restant vascularisée. Le tendon se comporte alors comme un petit coussinet amortisseur qui autorise les mouvements de la colonne du pouce sans douleurs d’arthrose.

Souvent, on utilise la portion terminale du tendon utilisé pour l’interposition pour mieux stabiliser l’articulation reconstruite. On parle alors de ligamentoplastie. Une trapézectomie nécessite une immobilisation post-opératoire dans un gantelet pendant 5 semaines pour cicatriser correctement.

Arrêt de travail et maladie professionnelle

Après une opération de la rhizarthrose, il est généralement nécessaire de porter une attelle de protection qui immobilise le pouce, ce qui limite fortement l’utilisation de la main. Un arrêt de travail est donc nécessaire le temps de reprendre une fonction correcte et le plein emploi de sa main.

Pour une trapézectomie, l’immobilisation dure 5 semaines et un arrêt de travail de 2 mois est donc légitime. Ce temps de guérison permet en général de retrouver un usage correct de la main dans la vie courante. Pour retrouver un plein usage de la main et des prises en force, il faut plutôt compter 3 mois. 

Lors de la mise en place d’une prothèse, les temps d’immobilisation sont de deux semaines et donc plus courts. La reprise de travail peut également être plus rapide à 1 mois pour des activités simples.

attelle rhizarthrose repos apres opération rhizarthrose pouce gauche
Attèle post-opératoire

La prise en charge en tant que maladie professionnelle

L’utilisation en force du pouce est une cause favorisant grandement l’usure prématurée de l’articulation de la base du pouce. La reconnaissance de la rhizarthrose en tant que maladie professionnelle est donc légitime en l’absence de traumatisme ou de malformation surajoutée.

Cette reconnaissance passe toutefois par une commission médicale qui est en charge de sa validation. La demande doit être rédigée par le médecin traitant.

Questions fréquentes

Avant de consulter un spécialiste de la maladie, vous pouvez vous rapprocher de votre médecin traitant qui pourra vous orienter vers un rhumatologue ou un chirurgien de la main.

La rhizarthrose est par définition une dégradation arthrosique (usure articulaire) d’une articulation de la racine du pouce. Cette appellation vient de l’étymologie grecque « rhizome », conjugaison de « riza » (racine) et « homos » (semblable) qui se traduit par « semblable à une racine ». Cette répartition rhizomélique définit ainsi la localisation à la racine d’un membre ou son segment proximal, ce qui correspond pour le pouce donc à la partie proximale très mobile de la colonne du pouce.

Cette partie proximale fait toute la singularité du pouce, très mobile et indépendante des autres doigts de la main. Cette opposition permet la préhension par la mise en opposition du pouce avec les 4 autres doigts, ce qui caractérise l’espèce humaine.

Le mot rhizarthrose vient des mots grecs « rhizome » qui signifie « racine » et « arthrose » qui signifie « inflammation des articulations ». Le mot rhizome est utilisé en botanique pour décrire la tige horizontale et souterraine d’une plante qui produit des racines et des pousses à partir de ses nœuds. Le mot arthrose est utilisé pour décrire une usure articulaire. La rhizarthrose signifierait donc techniquement « destruction par usure de la racine d’une articulation ».

Dans la terminologie médicale, la rhizarthrose est plus souvent utilisée pour désigner spécifiquement l’arthrose de l’articulation trapézo-métacarpienne, à ne pas confondre avec l’arthrose de l’articulation scapho-trapézienne. Cette autre maladie correspond pourtant à une arthrose de la base de la colonne du pouce. Son mode d’expression est assez similaire mais avec des spécificités à connaitre et un traitement de la maladie très différent.

C’est une atteinte arthrosique douloureuse de la base des deux pouces car les mêmes sollicitations répétées peuvent provoquer des usures similaires. L’atteinte bilatérale est bien sûr plus gênante car ne permet pas de transférer les contraintes douloureuses d’une main sur l’autre.

C’est une arthrose de la base des deux pouces responsable d’une gêne fonctionnelle et d’un handicap dans la vie courante ou professionnelle.

C’est par définition une arthrose de la base du pouce qui est le seul atteint et parfois de façon bilatérale. La rhizarthrose n’entraine pas d’arthrose des autres doigts mais ils peuvent néanmoins être atteints, l’arthrose survenant avec l’âge et l’excès de sollicitations des mains dans un contexte familial souvent prédisposé.

C’est un terme impropre car la rhizarthrose concerne par définition l’usure d’une articulation du trapèze avec un os de voisinage avec lequel il s’articule :

  • Sur sa surface inférieure avec le métacarpien, on parle alors d’arthrose trapézo-métacarpienne qui est la plus fréquente,
  • Sur sa surface supérieure avec le scaphoïde, on parle alors d’arthrose scapho-trapézienne, fréquente à partir de 50 ans chez les patients atteints de chondrocalcinoses.

Il n’y a malheureusement pas de limite de durée de la douleur ressentie lors d’une crise arthrosique.

Une prise en charge médicale adaptée se révèle parfois indispensable, toujours accompagnée par une mise au repos articulaire avec un arrêt des contraintes voir une immobilisation du pouce.

Pour des formes débutantes de la maladie, il n’y a souvent pas encore d’altération radiographique arthrosique. Pourtant les douleurs et le gonflement de la base du pouce peuvent être déjà très présents et altérer beaucoup la fonction de la main. il s’agit en fait d’une douleur provoquée par l’altération du cartilage qui va s’user avant de disparaitre. Cette maladie est appelée chondropathie. La chondropathie se traduit par des douleurs parfois intenses et sans encore de visibilité sur des radiographies simples. La gêne et le traitement peuvent être toutefois identiques à ceux d’une rhizarthrose confirmée.

La rhizarthrose est une arthrose, c’est-à-dire une dégradation articulaire provoquée par l’usure ou des suites d’un traumatisme, avec disparition progressive du cartilage. Le cartilage commence d’abord par s’altérer, ce que l’on appelle une chondropathie (maladie du cartilage) puis disparait complètement, amenant à un contact direct avec frottement de l’os avec l’os.

Mais ce bouclier protecteur cartilagineux constitue aussi une surface de glissement articulaire. L’os n’est pas fait pour supporter ce frottement, provoquant des douleurs et une réaction inflammatoire avec effritement et modification osseuse. L’articulation se déforme, gonfle et se désaxe en s’usant de plus en plus et trop rapidement jusqu’à devenir non fonctionnelle. L’arthrose peut donc concerner toutes les articulations des doigts de la main.

La rhizarthrose concerne exclusivement les articulations de la racine du pouce et plus particulièrement l’articulation entre le trapèze et la base du premier métacarpien.

Une tendinite peut être associée et secondaire à une rhizarthrose. En effet les modifications de forme des contours articulaires avec l’apparition d’ostéophytes arthrosiques ou d‘une subluxation peuvent irriter les tendons. Ils frottent sur l’articulation lors des mouvements du pouce. Certains tendons sont plus particulièrement menacés car passant dans une coulisse en étroit contact avec les pourtours articulaires des articulations péri-trapéziennes. C’est le cas du fléchisseur radial du carpe et plus rarement des extenseurs du pouce.

Le tendon fléchisseur radial du carpe est un fléchisseur important du poignet qui devient alors inflammatoire douloureux et augmente de volume. Il est l’objet d’une ténosynovite située au pli de flexion du poignet, c’est-à-dire de l’inflammation de la gaine qui l’entoure pour sécréter un liquide de lubrification dans lequel le tendon coulisse. Cette atteinte menace le tendon d’une rupture brutale et mérite d’être diagnostiqué et traité pour mettre le tendon à l’abri, soit en traitant la rhizarthrose soit en le mettant à distance de la zone arthrosique en le déroutant chirurgicalement. Une mise au repos est de toute façon à tenter de prime abord en limitant les sollicitations par frottement. Rhizarthrose et tendinite du poignet sont donc parfois étroitement liés mais il reste nécessaire de les différencier pour les traiter individuellement ou ensemble par ordre d’importance.

Certaines ténosynovites sont une complication de la rhizarthrose. Elles provoquent des douleurs de voisinage mais différentes de celles de la rhizarthrose, comme la ténosynovite de de Quervain ou les ténosynovites nodulaires, responsables de ressaut du pouce. Elles ont un rapport cependant moins direct avec la rhizarthrose que l’atteinte du fléchisseur radial du carpe.

Un examen clinique basé sur l’interrogatoire, la palpation de la base du pouce et l’observation suffisent à porter le diagnostic. A la première consultation, on lui adjoint souvent un examen radiographique pour établir un état des lieux de maladie, même si dans les formes débutantes de la rhizarthrose la radio est souvent d’aspect normal.

Il existe de nombreuses façons de soulager la rhizarthrose du pouce.

La première est de ne pas le solliciter exagérément. Si la douleur survient après un effort intensif de bricolage (ponçage intensif), de jardinage (déraciner ou scier) ou domestique (lessivage), il convient bien sûr de proscrire ces efforts. Dans le cadre professionnel, cela peut justifier un arrêt de travail voire une déclaration de maladie professionnelle si la profession est exagérément sollicitante pour le pouce.

Un moyen simple est sinon de refroidir la zone concernée en mettant régulièrement de la glace emballée dans un linge sur votre pouce. Vous pouvez également utiliser un coussin chauffant pour aider à soulager la douleur.

Une autre solution pour soulager la rhizarthrose mais pour un temps bref est de prendre des antalgiques, voir des anti-inflammatoires en vente libre comme l’ibuprofène, pour aider à réduire l’inflammation et le gonflement. Enfin, vous pouvez essayer de porter une attelle de pouce pour le soutenir et le maintenir dans une position confortable.

Si ces mesures ne vous soulagent pas, votre médecin peut vous prescrire des médicaments plus puissants à prendre de façon régulière, en association avec la mise au repos et l’attelle qui est à faire de préférence sur mesure. Si la douleur est très forte et très importante, il peut vous prescrire une infiltration à faire par un rhumatologue ou sous contrôle radio. Enfin si la douleur est chronique, invalidante et rebelle au traitement médical prolongé il pourra recommander une intervention chirurgicale et vous adressera alors à un chirurgien de confiance ayant une bonne expertise des traitements spécifiques de la rhizarthrose.

Cette question a en réalité peu d’intérêt. On peut soulager la douleur provoquée par la rhizarthrose par l’application de chaud, sans que cela ne soit plus efficace que l’application de froid. L’essentiel étant de ne pas provoquer de brûlures par une utilisation inappropriée. Par contre, cela ne changera pas le cours évolutif de la maladie et n’empêchera par l’usure articulaire et les douleurs de se poursuivre, en évoluant avec le temps comme toutes les usures dues à l’âge et à la surutilisation du pouce.

Parmi les méthodes utilisables, on peut citer l’application d’un coussin chauffant, d’un bandage chauffant ou un bain chaud. Il est important de noter qu’un excès de chaleur peut en fait aggraver les douleurs. Il est donc important de trouver le bon équilibre pour chaque personne. Les conseils pratiques de votre médecin ou du kinésithérapeute seront intéressants, en particulier pour apprécier le stade évolutif de la rhizarthrose et vérifier si ces traitements simples restent adaptés.

Les rhizarthroses sont en général douloureuses et souvent responsables d’une déformation de la colonne du pouce dont la base devient saillante et l’axe se désoriente en fermeture de la première commissure.

Le traitement dans un premier temps reste évidemment médical et se base principalement sur la mise au repos de la colonne du pouce avec diminution des contraintes. Une mise au repos est essentielle, que ce soit pour les activités de bricolage, de ménage ou professionnelle. Il convient le plus souvent de porter une attelle spécifique qui permettra de limiter les mouvements et également l’importance de la vitesse de la déformation. Par ailleurs le soulagement des douleurs nécessite souvent la prescription d’antalgiques et d’anti inflammatoires. Parfois dans les formes plus sévères, il peut être nécessaire d’aller jusqu’à la réalisation d’infiltrations intra-articulaires.

Ces infiltrations font appel le plus souvent à l’injection de cortisone qui réduit l’inflammation articulaire sans cependant agir sur l’usure du cartilage qui est pourtant la cause originelle du mal. Les infiltrations ne pouvant être répétés trop souvent ou étant parfois insuffisamment efficaces, on peut être amené à choisir une prise en charge chirurgicale qu’il convient cependant de ne pas pratiquer par excès.

Le traitement chirurgical pour une rhizarthrose est fort heureusement souvent très efficace et de façon durable pour soigner les douleurs, mais beaucoup moins sur la déformation de l’axe du pouce et permet de restaurer un pouce peu ou pas douloureux tout en conservant des amplitudes de mobilité et une force suffisante pour les activités quotidiennes. Une chirurgie reste cependant astreignante, imposant outre le passage au bloc en ambulatoire, le respect d’une immobilisation post opératoire allant de 15 jours à 5 semaines en fonction de l’option thérapeutique choisie. Une incapacité de travail de la même durée est donc nécessaire.

Pour une maladie comme la rhizarthrose, l’attelle permet à l’articulation trapézo-métacarpienne de se désenflammer, au cartilage de récupérer et à l’articulation de moins subir les contraintes déformantes. Sur les 24 heures que constitue une journée, la mise en position de repos de l’articulation est bénéfique sur les 8 heures de sommeil nocturne.

Par ailleurs, une orthèse est moins gênante à porter la nuit car elle entraine pendant la journée une entrave aux mouvements.

Le but d’une orthèse est de positionner la colonne du pouce dans une position de repos et qui ne mette pas l’articulation de la base du pouce sous pression. C’est le meilleur moyen de lutter contre la douleur provoquée par la rhizarthrose. Elle doit donc être faite en fonction de l’utilisation de la main et du poignet :

Pour la journée, l’orthèse peut laisser le poignet libre et doit laisser l’articulation interphalangienne du pouce bien libre et mobile. Elle permet ainsi d’être utilisée pour les gestes simples du quotidien. Les orthèses prenant le poignet sont utilisables mais plus inconfortables car plus encombrantes et limitantes. Elles sont donc préférées pour le port nocturne.

Les attelles du commerce achetées en pharmacie ou parapharmacie sont plus ou moins adaptées et se fixent avec des sangles ou des velcros. De conception universelle, elles sont en principe peu adaptées à la forme des pouces de chacun. Certains patients les trouvent néanmoins suffisamment confortables et elles sont simples à se procurer.

Les orthèses sur mesure sont faites par des orthésistes ou des kinésithérapeutes spécifiques. Moulées à la forme du pouce, elles sont donc plus adaptées et tiennent compte de la position la plus confortable pour le patient. Elles ne doivent pas créer de zone d’appui douloureux et sont remodelables à loisir. Elles sont faites sur prescription médicale simple. Il faut dans l’idéal les porter au moins la nuit pour laisser le pouce au repos sur la moitié du temps effectif d’une journée et ainsi calmer l’inflammation de l’articulation. Elles peuvent néanmoins être portées toute la journée pour soulager le pouce des contraintes qu’il subit lors des efforts.

Une orthèse thermoformée sur mesure peut être fabriquée en cas de prescription sur ordonnance par un orthésiste ou un kinésithérapeute, ayant une formation pour la fabrication de ce type d’orthèse. Elle devra être adaptée à l’immobilisation de la colonne du pouce.
Cette orthèse pour rhizarthrose laisse le plus souvent le poignet et l’interphalangienne du pouce libres pour être utilisables sans trop de gêne dans les activités quotidiennes. Cependant, on recommande de la porter surtout la nuit pour obtenir un temps de repos de l’articulation concernée d’environ la moitié du temps effectif d’une journée. Ce qui reste moins gênant la nuit que le jour.

Les attelles du commerce sont aussi nombreuses et utilisable pour cette maladie. Elles sont souvent moins adaptées à la forme de chaque pouce car elles sont prévues pour aller à tout le monde et donc potentiellement moins efficaces.

L’acupuncture est envisageable pour diminuer les douleurs de la rhizarthrose. Elle n’est en tout cas pas nocive sur la dégradation arthrosique articulaire.

Non et il en va du choix du patient. Les infiltrations pour une rhizarthrose ne sont par ailleurs pas miraculeuses et parfois inefficaces. Elles agissent surtout sur l’inflammation péri-articulaire, sans du tout réparer la surface articulaire abimée par l’arthrose. Cependant les infiltrations font partie de l’arsenal thérapeutique à disposition pour essayer de limiter les douleurs provoquées par l’arthrose.

Leur préconisation n’est en principe pas dangereuse. Elles restent donc un élément important du traitement médical de cette pathologie de la main.

L’action anti-inflammatoire et donc antalgique suite à une infiltration pour une rhizarthrose se fait en quelques heures, comme lors de la prise d’un médicament par la bouche. Son action dans le temps est par contre bien plus prolongée.

Si les douleurs sont durables et retentissent sur le confort de vie malgré un traitement médical bien conduit, prolongé et insuffisamment efficace, l’intervention chirurgicale reste une proposition salvatrice pour sortir de douleurs parfois difficilement vivables. Ces interventions sont par ailleurs souvent très efficaces et non invalidantes. Cependant si la douleur est tolérable et n’empêche pas de poursuivre un rythme de vie raisonnable avec des douleurs modérées, la chirurgie n’a aucun caractère obligatoire. La plupart des rhizarthroses sont correctement soulagées par un traitement médical bien appliqué. Elles finissent avec le temps par se stabiliser pour devenir à la longue moins ou pas douloureuses, sans laisser de handicap fonctionnel trop marqué.

L’indication chirurgicale doit donc toujours être réfléchie, acceptée en mettant bien en balance les pours et les contres et en n’en faisant jamais une solution de facilité.
En cas de doute, différer la décision de se faire opérer reste le bon choix. En effet, l’évolution dans le temps permet souvent d’y voir plus clair et ne fait pas en principe perdre de possibilités d’un traitement chirurgical plus adapté (sauf pour des délais très longs et des modifications importantes d’aspect local).

En principe non, une opération de cette pathologie ayant pour vocation à être définitive. Parfois, il reste un petit ajustement envisageable pour améliorer un résultat imparfait ou à résoudre une franche dégradation dans le temps du résultat obtenu qu’il faut savoir préserver en évitant les excès.

Une première intervention chirurgicale a pour but parfois de traiter un problème connexe à la rhizarthrose, comme un doigt à ressaut ou une ténosynovite, ce qui n’empêche pas d’envisager ensuite le traitement de la rhizarthrose elle-même.

Même si techniquement faisable, cela reste totalement contre-indiqué et irréaliste pour plusieurs raisons :

  • Ce type d’opération sérieuse peut être sujettes à complications, auquel cas une atteinte des deux mains serait dramatique
  • L’intervention chirurgicale se fait sous anesthésie locorégionale du bras et faire les deux mains dans le même temps imposerait une anesthésie générale qui reste plus lourde
  • Après une opération de la rhizarthrose, il faut garder une main utilisable pour éviter une infection par des manipulations à risque septique.

L’ensemble de ces données contre indique donc une chirurgie bilatérale dans le même temps. En outre, il est légitime de s’assurer que le résultat de l’intervention est intéressant sur la première main avant de la faire sur la deuxième.

Après une période d’immobilisation totale de la colonne du pouce qui va de 15 jours (prothèse) à 5 semaines (trapézectomie), il convient de redonner à la colonne du pouce sa mobilité et lui permettre de retrouver sa force.

Il est bien sûr nécessaire de faire appel à une rééducation appropriée avec l’aide d’un kinésithérapeute pour (travailler l’opposition du pouce avec les autre doigts et la pince pouce-index. Ce temps de rééducation pour une rhizarthrose dure en général environ 6 semaines avant de retrouver un relatif confort et une autonomie de la main.

La reprise de travail après une intervention chirurgicale mérite la plus grande prudence et l’accord préalable de votre chirurgien. Cette autorisation dépend bien évidemment du type d’intervention et des sollicitations professionnelles envisagées.

Elle est en principe plus rapide lors de la mise en place d’une prothèse que de l’ablation du trapèze (trapézectomie). On laisse d’abord le patient reprendre ses activités domestiques et on le soumet à une mise en situation pour voir si l’intensité des efforts est réalisable sans douleur. D’une façon plus générale, certaines activités en force seront de toute façon définitivement proscrites. C’est le cas d’un travailleur manuel lourd qui devra dans son travail serrer avec force lors des mouvements de préhension, car cela ne pourrait que mettre en péril l’amélioration des douleurs obtenues grâce au traitement chirurgical. Dans ce cas, une reprise de travail ne sera réalisable qu’après une modification de poste.

Les interventions chirurgicales actuelles permettent en effet la réalisation de gestes de la vie courante sans douleurs, mais ne sont en aucun cas susceptibles de résister à des contraintes en pression excessive, risquant de réveiller des douleurs sans ensuite de solution technique pour les supprimer à nouveau.

Les opérations pour une rhizarthrose restent complexes et loin d’être anodines, n’autorisant pas de mettre en danger le résultat obtenu. Elles ne sont pas faites pour résister à un travail de force. En règle générale, la plupart des personnes peuvent reprendre le travail au-delà des 6 semaines suivant la chirurgie.

Le travail en cas de rhizarthrose douloureuse est difficile. Tous les mouvements provoquent ces douleurs, notamment ceux de serrer ou de pincer avec la participation du pouce.
Il convient donc d’adapter son travail avec des capacités restreintes :

  • En diminuant les contraintes (porter moins de charge, éviter l’utilisation de la pince pouce index en force, …),
  • En respectant des périodes de repos ou en utilisant une petite orthèse pour limiter les sollicitations du pouce.

L’essentiel est d’éviter les mouvements qui font mal car ils traduisent une mise en pression des surfaces articulaires usées qui supportent mal cette mise en charge

Il est possible de travailler avec une rhizarthrose bilatérale des pouces mais cela reste inconfortable et justifiant du port éventuel d’une attelle de pouce pour soulager les douleurs. Cependant en fonction de la gravité de votre état, vous devrez peut-être faire quelques ajustements de poste. Par exemple, si votre affection est grave et limite votre capacité à saisir des objets ou à effectuer des tâches manuelles, vous devrez peut-être trouver un poste aménagé ou changer d’emploi qui ne nécessite pas une utilisation aussi intensive de la main.

Vous pouvez également demander à votre employeur des aménagements tels que l’utilisation d’appareils fonctionnels ou la prise de pauses plus fréquentes au cours de la journée, tout en diminuant l’importance des charges à porter ou à serrer pour ne pas surcharger vos articulations du pouce. L’aggravation de votre situation articulaire provoquée par la poursuite du travail si celui-ci est tolérable est cependant peu préjudiciable à la suite évolutive. En effet la stabilisation de votre arthrose passe par une évolution de l’usure articulaire qui entraine progressivement un enraidissement local qui s’accompagne d’une diminution globale des douleurs et à la longue d’une amélioration globale de la situation au prix toutefois d’une possible aggravation de la déformation de la base du pouce.

Dans tous les cas, il est important de parler à votre médecin de votre situation spécifique pour trouver avec lui un plan d’organisation qui vous convient le mieux. Il pourra vous aider à le mettre en place avec l’employeur ou le médecin du travail.

La rhizarthrose est une pathologie de la main qui peut entrer dans le cadre d’une maladie professionnelle. Elle peut être causée par l’utilisation répétitive de la colonne du pouce dans son mouvement de préhension et d’opposition. Il s’agit d’une d’arthrose ou maladie articulaire dégénérative affectant la partie proximale de la colonne du pouce très sollicitée lors des mouvements de serrage répétés en force. Cette affection est généralement observée chez les personnes qui exercent un travail manuel, comme les ouvriers du bâtiment, les ouvriers d’usine et les agriculteurs. Elle peut également se produire chez les musiciens qui jouent d’un instrument à cordes pendant de longues périodes ou des personnes manipulant de façon répétitive des objets lourds ou en fort serrage.

Les symptômes comprennent la douleur et le gonflement voire la déformation de la base du pouce survenant au cours ou après l’effort et progressivement une fermeture de l’angle d’écartement de la première commissure. Cette fermeture réduit les possibilités d’écarter le pouce de l’index pour attraper les objets volumineux. A ce jour, il n’existe pas de remède pour faire disparaitre une rhizarthrose qui va au contraire progressivement s’aggraver avec le temps et la poursuite des sollicitations. Toutefois des traitements peuvent aider à soulager les symptômes de la maladie.

Certaines personnes peuvent être amenées à modifier leurs tâches professionnelles ou à cesser complètement de travailler si leur activité est source de douleurs et d’inconfort, en sollicitant beaucoup des prises utilisant le pouce en contre-appui.