Questions fréquentes sur la rhizarthrose
La rhizarthrose, une arthrose de la base du pouce, soulève de nombreuses questions de la part des patients.
Pr Eric Roulot / Doigts de la main / Maladies / Rhizarthrose / Questions fréquentes
Que veut dire rhizarthrose ?
La rhizarthrose est par définition une dégradation arthrosique (usure articulaire) d’une articulation de la racine du pouce. Cette appellation vient de l’étymologie grecque « rhizome », conjugaison de « riza » (racine) et « homos » (semblable) qui se traduit par « semblable à une racine ». Cette répartition rhizomélique définit ainsi la localisation à la racine d’un membre ou son segment proximal, ce qui correspond pour le pouce donc à la partie proximale très mobile de la colonne du pouce.
Cette partie proximale fait toute la singularité du pouce, très mobile et indépendante des autres doigts de la main. Cette opposition permet la préhension par la mise en opposition du pouce avec les 4 autres doigts, ce qui caractérise l’espèce humaine.
Que signifie rhizarthrose ?
Le mot rhizarthrose vient des mots grecs « rhizome » qui signifie « racine » et « arthrose » qui signifie « inflammation des articulations ». Le mot rhizome est utilisé en botanique pour décrire la tige horizontale et souterraine d’une plante qui produit des racines et des pousses à partir de ses nœuds. Le mot arthrose est utilisé pour décrire une usure articulaire. La rhizarthrose signifierait donc techniquement « destruction par usure de la racine d’une articulation ».
Dans la terminologie médicale, la rhizarthrose est plus souvent utilisée pour désigner spécifiquement l’arthrose de l’articulation trapézo-métacarpienne, à ne pas confondre avec l’arthrose de l’articulation scapho-trapézienne. Cette autre maladie correspond pourtant à une arthrose de la base de la colonne du pouce. Son mode d’expression est assez similaire mais avec des spécificités à connaitre et un traitement de la maladie très différent.
Que veut dire une rhizarthrose bilatérale ?
Que veut dire une rhizarthrose bilatérale invalidante ?
C’est une arthrose de la base des deux pouces responsable d’une gêne fonctionnelle et d’un handicap dans la vie courante ou professionnelle.
Quel doigt est atteint par la rhizarthrose ?
Que veut dire rhizarthrose trapézienne ?
C’est un terme impropre car la rhizarthrose concerne par définition l’usure d’une articulation du trapèze avec un os de voisinage avec lequel il s’articule :
- Sur sa surface inférieure avec le métacarpien, on parle alors d’arthrose trapézo-métacarpienne qui est la plus fréquente,
- Sur sa surface supérieure avec le scaphoïde, on parle alors d’arthrose scapho-trapézienne, fréquente à partir de 50 ans chez les patients atteints de chondrocalcinoses.
Combien de temps peut durer une crise de rhizarthrose ?
Il n’y a malheureusement pas de limite de durée de la douleur ressentie lors d’une crise arthrosique.
Une prise en charge médicale adaptée se révèle parfois indispensable, toujours accompagnée par une mise au repos articulaire avec un arrêt des contraintes voir une immobilisation du pouce.
Qu'est-ce qu'une rhizarthrose débutante ?
Pour des formes débutantes de la maladie, il n’y a souvent pas encore d’altération radiographique arthrosique. Pourtant les douleurs et le gonflement de la base du pouce peuvent être déjà très présents et altérer beaucoup la fonction de la main. il s’agit en fait d’une douleur provoquée par l’altération du cartilage qui va s’user avant de disparaitre. Cette maladie est appelée chondropathie. La chondropathie se traduit par des douleurs parfois intenses et sans encore de visibilité sur des radiographies simples. La gêne et le traitement peuvent être toutefois identiques à ceux d’une rhizarthrose confirmée.
Quelle la différence entre rhizarthrose et arthrose ?
La rhizarthrose est une arthrose, c’est-à-dire une dégradation articulaire provoquée par l’usure ou des suites d’un traumatisme, avec disparition progressive du cartilage. Le cartilage commence d’abord par s’altérer, ce que l’on appelle une chondropathie (maladie du cartilage) puis disparait complètement, amenant à un contact direct avec frottement de l’os avec l’os.
Mais ce bouclier protecteur cartilagineux constitue aussi une surface de glissement articulaire. L’os n’est pas fait pour supporter ce frottement, provoquant des douleurs et une réaction inflammatoire avec effritement et modification osseuse. L’articulation se déforme, gonfle et se désaxe en s’usant de plus en plus et trop rapidement jusqu’à devenir non fonctionnelle. L’arthrose peut donc concerner toutes les articulations des doigts de la main.
La rhizarthrose concerne exclusivement les articulations de la racine du pouce et plus particulièrement l’articulation entre le trapèze et la base du premier métacarpien.
Comment différencier une tendinite du poignet et une rhizarthrose ?
Une tendinite peut être associée et secondaire à une rhizarthrose. En effet les modifications de forme des contours articulaires avec l’apparition d’ostéophytes arthrosiques ou d‘une subluxation peuvent irriter les tendons. Ils frottent sur l’articulation lors des mouvements du pouce. Certains tendons sont plus particulièrement menacés car passant dans une coulisse en étroit contact avec les pourtours articulaires des articulations péri-trapéziennes. C’est le cas du fléchisseur radial du carpe et plus rarement des extenseurs du pouce.
Le tendon fléchisseur radial du carpe est un fléchisseur important du poignet qui devient alors inflammatoire douloureux et augmente de volume. Il est l’objet d’une ténosynovite située au pli de flexion du poignet, c’est-à-dire de l’inflammation de la gaine qui l’entoure pour sécréter un liquide de lubrification dans lequel le tendon coulisse. Cette atteinte menace le tendon d’une rupture brutale et mérite d’être diagnostiqué et traité pour mettre le tendon à l’abri, soit en traitant la rhizarthrose soit en le mettant à distance de la zone arthrosique en le déroutant chirurgicalement. Une mise au repos est de toute façon à tenter de prime abord en limitant les sollicitations par frottement. Rhizarthrose et tendinite du poignet sont donc parfois étroitement liés mais il reste nécessaire de les différencier pour les traiter individuellement ou ensemble par ordre d’importance.
Certaines ténosynovites sont une complication de la rhizarthrose. Elles provoquent des douleurs de voisinage mais différentes de celles de la rhizarthrose, comme la ténosynovite de de Quervain ou les ténosynovites nodulaires, responsables de ressaut du pouce. Elles ont un rapport cependant moins direct avec la rhizarthrose que l’atteinte du fléchisseur radial du carpe.
Quel examen pour la rhizarthrose ?
Comment soulager une rhizarthrose du pouce ?
Il existe de nombreuses façons de soulager la rhizarthrose du pouce.
La première est de ne pas le solliciter exagérément. Si la douleur survient après un effort intensif de bricolage (ponçage intensif), de jardinage (déraciner ou scier) ou domestique (lessivage), il convient bien sûr de proscrire ces efforts. Dans le cadre professionnel, cela peut justifier un arrêt de travail voire une déclaration de maladie professionnelle si la profession est exagérément sollicitante pour le pouce.
Un moyen simple est sinon de refroidir la zone concernée en mettant régulièrement de la glace emballée dans un linge sur votre pouce. Vous pouvez également utiliser un coussin chauffant pour aider à soulager la douleur.
Une autre solution pour soulager la rhizarthrose mais pour un temps bref est de prendre des antalgiques, voir des anti-inflammatoires en vente libre comme l’ibuprofène, pour aider à réduire l’inflammation et le gonflement. Enfin, vous pouvez essayer de porter une attelle de pouce pour le soutenir et le maintenir dans une position confortable.
Si ces mesures ne vous soulagent pas, votre médecin peut vous prescrire des médicaments plus puissants à prendre de façon régulière, en association avec la mise au repos et l’attelle qui est à faire de préférence sur mesure. Si la douleur est très forte et très importante, il peut vous prescrire une infiltration à faire par un rhumatologue ou sous contrôle radio. Enfin si la douleur est chronique, invalidante et rebelle au traitement médical prolongé il pourra recommander une intervention chirurgicale et vous adressera alors à un chirurgien de confiance ayant une bonne expertise des traitements spécifiques de la rhizarthrose.
Faut-il mettre du chaud sur une rhizarthrose ?
Cette question a en réalité peu d’intérêt. On peut soulager la douleur provoquée par la rhizarthrose par l’application de chaud, sans que cela ne soit plus efficace que l’application de froid. L’essentiel étant de ne pas provoquer de brûlures par une utilisation inappropriée. Par contre, cela ne changera pas le cours évolutif de la maladie et n’empêchera par l’usure articulaire et les douleurs de se poursuivre, en évoluant avec le temps comme toutes les usures dues à l’âge et à la surutilisation du pouce.
Parmi les méthodes utilisables, on peut citer l’application d’un coussin chauffant, d’un bandage chauffant ou un bain chaud. Il est important de noter qu’un excès de chaleur peut en fait aggraver les douleurs. Il est donc important de trouver le bon équilibre pour chaque personne. Les conseils pratiques de votre médecin ou du kinésithérapeute seront intéressants, en particulier pour apprécier le stade évolutif de la rhizarthrose et vérifier si ces traitements simples restent adaptés.
Comment soigner une rhizarthrose du pouce ?
Les rhizarthroses sont en général douloureuses et souvent responsables d’une déformation de la colonne du pouce dont la base devient saillante et l’axe se désoriente en fermeture de la première commissure.
Le traitement dans un premier temps reste bien sur médical et se base principalement sur la mise au repos de la colonne du pouce avec diminution des contraintes. Une mise au repos est essentielle, que ce soit pour les activités de bricolage, de ménage ou professionnelle. Il convient le plus souvent de porter une attelle spécifique qui permettra de limiter les mouvements et également l’importance de la vitesse de la déformation. Par ailleurs le soulagement des douleurs nécessite souvent la prescription d’antalgiques et d’anti inflammatoires. Parfois dans les formes plus sévères, il peut être nécessaire d’aller jusqu’à la réalisation d’infiltrations intra-articulaires.
Ces infiltrations font appel le plus souvent à l’injection de cortisone qui réduit l’inflammation articulaire sans cependant agir sur l’usure du cartilage qui est pourtant la cause originelle du mal. Les infiltrations ne pouvant être répétés trop souvent ou étant parfois insuffisamment efficaces, on peut être amené à choisir une prise en charge chirurgicale qu’il convient cependant de ne pas pratiquer par excès.
Le traitement chirurgical pour une rhizarthrose est fort heureusement souvent très efficace et de façon durable pour soigner les douleurs, mais beaucoup moins sur la déformation de l’axe du pouce et permet de restaurer un pouce peu ou pas douloureux tout en conservant des amplitudes de mobilité et une force suffisante pour les activités quotidiennes. Une chirurgie reste cependant astreignante, imposant outre le passage au bloc en ambulatoire, le respect d’une immobilisation post opératoire allant de 15 jours à 5 semaines en fonction de l’option thérapeutique choisie. Une incapacité de travail de la même durée est donc nécessaire.
Pourquoi porter une attelle contre la rhizarthrose la nuit ?
Pour une maladie comme la rhizarthrose, l’attelle permet à l’articulation trapézo-métacarpienne de se désenflammer, au cartilage de récupérer et à l’articulation de moins subir les contraintes déformantes. Sur les 24 heures que constitue une journée, la mise en position de repos de l’articulation est bénéfique sur les 8 heures de sommeil nocturne.
Par ailleurs, une orthèse est moins gênante à porter la nuit car elle entraine pendant la journée une entrave aux mouvements.
Quelle orthèse pour une rhizarthrose du pouce ?
Le but d’une orthèse est de positionner la colonne du pouce dans une position de repos et qui ne mette pas l’articulation de la base du pouce sous pression. C’est le meilleur moyen de lutter contre la douleur provoquée par la rhizarthrose. Elle doit donc être faite en fonction de l’utilisation de la main et du poignet :
Pour la journée, l’orthèse peut laisser le poignet libre et doit laisser l’articulation interphalangienne du pouce bien libre et mobile. Elle permet ainsi d’être utilisée pour les gestes simples du quotidien. Les orthèses prenant le poignet sont utilisables mais plus inconfortables car plus encombrantes et limitantes. Elles sont donc préférées pour le port nocturne.
Les attelles du commerce achetées en pharmacie ou parapharmacie sont plus ou moins adaptées et se fixent avec des sangles ou des velcros. De conception universelle, elles sont en principe peu adaptées à la forme des pouces de chacun. Certains patients les trouvent néanmoins suffisamment confortables et elles sont simples à se procurer.
Les orthèses sur mesure sont faites par des orthésistes ou des kinésithérapeutes spécifiques. Moulées à la forme du pouce, elles sont donc plus adaptées et tiennent compte de la position la plus confortable pour le patient. Elles ne doivent pas créer de zone d’appui douloureux et sont remodelables à loisir. Elles sont faites sur prescription médicale simple. Il faut dans l’idéal les porter au moins la nuit pour laisser le pouce au repos sur la moitié du temps effectif d’une journée et ainsi calmer l’inflammation de l’articulation. Elles peuvent néanmoins être portées toute la journée pour soulager le pouce des contraintes qu’il subit lors des efforts.
Où faire réaliser une orthèse thermoformée pour une rhizarthrose ?
Une orthèse thermoformée sur mesure peut être fabriquée en cas de prescription sur ordonnance par un orthésiste ou un kinésithérapeute, ayant une formation pour la fabrication de ce type d’orthèse. Elle devra être adaptée à l’immobilisation de la colonne du pouce.
Cette orthèse pour rhizarthrose laisse le plus souvent le poignet et l’interphalangienne du pouce libres pour être utilisables sans trop de gêne dans les activités quotidiennes. Cependant, on recommande de la porter surtout la nuit pour obtenir un temps de repos de l’articulation concernée d’environ la moitié du temps effectif d’une journée. Ce qui reste moins gênant la nuit que le jour.
Les attelles du commerce sont aussi nombreuses et utilisable pour cette maladie. Elles sont souvent moins adaptées à la forme de chaque pouce car elles sont prévues pour aller à tout le monde et donc potentiellement moins efficaces.
Peut-on soigner la rhizarthrose par acupuncture ?
L’acupuncture est envisageable pour diminuer les douleurs de la rhizarthrose. Elle n’est en tout cas pas nocive sur la dégradation arthrosique articulaire.
En cas de rhizarthrose une infiltration est-elle toujours préconisée ?
Non et il en va du choix du patient. Les infiltrations pour une rhizarthrose ne sont par ailleurs pas miraculeuses et parfois inefficaces. Elles agissent surtout sur l’inflammation péri-articulaire, sans du tout réparer la surface articulaire abimée par l’arthrose. Cependant les infiltrations font partie de l’arsenal thérapeutique à disposition pour essayer de limiter les douleurs provoquées par l’arthrose.
Leur préconisation n’est en principe pas dangereuse. Elles restent donc un élément important du traitement médical de cette pathologie de la main.
Combien de temps met une infiltration pour rhizarthrose à agir ?
Doit-on se faire opérer d'une rhizarthrose ?
Si les douleurs sont durables et retentissent sur le confort de vie malgré un traitement médical bien conduit, prolongé et insuffisamment efficace, l’intervention chirurgicale reste une proposition salvatrice pour sortir de douleurs parfois difficilement vivables. Ces interventions sont par ailleurs souvent très efficaces et non invalidantes. Cependant si la douleur est tolérable et n’empêche pas de poursuivre un rythme de vie raisonnable avec des douleurs modérées, la chirurgie n’a aucun caractère obligatoire. La plupart des rhizarthroses sont correctement soulagées par un traitement médical bien appliqué. Elles finissent avec le temps par se stabiliser pour devenir à la longue moins ou pas douloureuses, sans laisser de handicap fonctionnel trop marqué.
L’indication chirurgicale doit donc toujours être réfléchie, acceptée en mettant bien en balance les pours et les contres et en n’en faisant jamais une solution de facilité.
En cas de doute, différer la décision de se faire opérer reste le bon choix. En effet, l’évolution dans le temps permet souvent d’y voir plus clair et ne fait pas en principe perdre de possibilités d’un traitement chirurgical plus adapté (sauf pour des délais très longs et des modifications importantes d’aspect local).
Peux-t-on être opéré 2 fois d'une rhizarthrose ?
En principe non, une opération de cette pathologie ayant pour vocation à être définitive. Parfois, il reste un petit ajustement envisageable pour améliorer un résultat imparfait ou à résoudre une franche dégradation dans le temps du résultat obtenu qu’il faut savoir préserver en évitant les excès.
Une première intervention chirurgicale a pour but parfois de traiter un problème connexe à la rhizarthrose, comme un doigt à ressaut ou une ténosynovite, ce qui n’empêche pas d’envisager ensuite le traitement de la rhizarthrose elle-même.
Peut-on opérer les 2 mains en même temps de la rhizarthrose ?
Même si techniquement faisable, cela reste totalement contre-indiqué et irréaliste pour plusieurs raisons :
- Ce type d’opération sérieuse peut être sujettes à complications, auquel cas une atteinte des deux mains serait dramatique
- L’intervention chirurgicale se fait sous anesthésie locorégionale du bras et faire les deux mains dans le même temps imposerait une anesthésie générale qui reste plus lourde
- Après une opération de la rhizarthrose, il faut garder une main utilisable pour éviter une infection par des manipulations à risque septique.
L’ensemble de ces données contre indique donc une chirurgie bilatérale dans le même temps. En outre, il est légitime de s’assurer que le résultat de l’intervention est intéressant sur la première main avant de la faire sur la deuxième.
Quelle rééducation suite à une opération d'une rhizarthrose ?
Après une période d’immobilisation totale de la colonne du pouce qui va de 15 jours (prothèse) à 5 semaines (trapézectomie), il convient de redonner à la colonne du pouce sa mobilité et lui permettre de retrouver sa force.
Il est bien sûr nécessaire de faire appel à une rééducation appropriée avec l’aide d’un kinésithérapeute pour (travailler l’opposition du pouce avec les autre doigts et la pince pouce-index. Ce temps de rééducation pour une rhizarthrose dure en général environ 6 semaines avant de retrouver un relatif confort et une autonomie de la main.
Quand reprendre le travail après une opération de la rhizarthrose ?
La reprise de travail après une intervention chirurgicale mérite la plus grande prudence et l’accord préalable de votre chirurgien. Cette autorisation dépend bien évidemment du type d’intervention et des sollicitations professionnelles envisagées.
Elle est en principe plus rapide lors de la mise en place d’une prothèse que de l’ablation du trapèze (trapézectomie). On laisse d’abord le patient reprendre ses activités domestiques et on le soumet à une mise en situation pour voir si l’intensité des efforts est réalisable sans douleur. D’une façon plus générale, certaines activités en force seront de toute façon définitivement proscrites. C’est le cas d’un travailleur manuel lourd qui devra dans son travail serrer avec force lors des mouvements de préhension, car cela ne pourrait que mettre en péril l’amélioration des douleurs obtenues grâce au traitement chirurgical. Dans ce cas, une reprise de travail ne sera réalisable qu’après une modification de poste.
Les interventions chirurgicales actuelles permettent en effet la réalisation de gestes de la vie courante sans douleurs, mais ne sont en aucun cas susceptibles de résister à des contraintes en pression excessive, risquant de réveiller des douleurs sans ensuite de solution technique pour les supprimer à nouveau.
Les opérations pour une rhizarthrose restent complexes et loin d’être anodines, n’autorisant pas de mettre en danger le résultat obtenu. Elles ne sont pas faites pour résister à un travail de force. En règle générale, la plupart des personnes peuvent reprendre le travail au-delà des 6 semaines suivant la chirurgie.
Comment travailler avec une rhizarthrose ?
Le travail en cas de rhizarthrose douloureuse est difficile. Tous les mouvements provoquent ces douleurs, notamment ceux de serrer ou de pincer avec la participation du pouce.
Il convient donc d’adapter son travail avec des capacités restreintes :
- En diminuant les contraintes (porter moins de charge, éviter l’utilisation de la pince pouce index en force, …),
- En respectant des périodes de repos ou en utilisant une petite orthèse pour limiter les sollicitations du pouce.
L’essentiel est d’éviter les mouvements qui font mal car ils traduisent une mise en pression des surfaces articulaires usées qui supportent mal cette mise en charge
Peut-on travailler avec une rhizarthrose bilatérale des pouces ?
Il est possible de travailler avec une rhizarthrose bilatérale des pouces mais cela reste inconfortable et justifiant du port éventuel d’une attelle de pouce pour soulager les douleurs. Cependant en fonction de la gravité de votre état, vous devrez peut-être faire quelques ajustements de poste. Par exemple, si votre affection est grave et limite votre capacité à saisir des objets ou à effectuer des tâches manuelles, vous devrez peut-être trouver un poste aménagé ou changer d’emploi qui ne nécessite pas une utilisation aussi intensive de la main.
Vous pouvez également demander à votre employeur des aménagements tels que l’utilisation d’appareils fonctionnels ou la prise de pauses plus fréquentes au cours de la journée, tout en diminuant l’importance des charges à porter ou à serrer pour ne pas surcharger vos articulations du pouce. L’aggravation de votre situation articulaire provoquée par la poursuite du travail si celui-ci est tolérable est cependant peu préjudiciable à la suite évolutive. En effet la stabilisation de votre arthrose passe par une évolution de l’usure articulaire qui entraine progressivement un enraidissement local qui s’accompagne d’une diminution globale des douleurs et à la longue d’une amélioration globale de la situation au prix toutefois d’une possible aggravation de la déformation de la base du pouce.
Dans tous les cas, il est important de parler à votre médecin de votre situation spécifique pour trouver avec lui un plan d’organisation qui vous convient le mieux. Il pourra vous aider à le mettre en place avec l’employeur ou le médecin du travail.
Est-ce que la rhizarthrose est une maladie professionnelle ?
La rhizarthrose est une pathologie de la main qui peut entrer dans le cadre d’une maladie professionnelle. Elle peut être causée par l’utilisation répétitive de la colonne du pouce dans son mouvement de préhension et d’opposition. Il s’agit d’une d’arthrose ou maladie articulaire dégénérative affectant la partie proximale de la colonne du pouce très sollicitée lors des mouvements de serrage répétés en force. Cette affection est généralement observée chez les personnes qui exercent un travail manuel, comme les ouvriers du bâtiment, les ouvriers d’usine et les agriculteurs. Elle peut également se produire chez les musiciens qui jouent d’un instrument à cordes pendant de longues périodes ou des personnes manipulant de façon répétitive des objets lourds ou en fort serrage.
Les symptômes comprennent la douleur et le gonflement voire la déformation de la base du pouce survenant au cours ou après l’effort et progressivement une fermeture de l’angle d’écartement de la première commissure. Cette fermeture réduit les possibilités d’écarter le pouce de l’index pour attraper les objets volumineux. A ce jour, il n’existe pas de remède pour faire disparaitre une rhizarthrose qui va au contraire progressivement s’aggraver avec le temps et la poursuite des sollicitations. Toutefois des traitements peuvent aider à soulager les symptômes de la maladie.
Certaines personnes peuvent être amenées à modifier leurs tâches professionnelles ou à cesser complètement de travailler si leur activité est source de douleurs et d’inconfort, en sollicitant beaucoup des prises utilisant le pouce en contre-appui.