La capsulite de l'épaule ou capsulite rétractile, une maladie liée au stress et à l'anxiété

Comprendre la maladie de la capsulite rétractile de l'épaule : Une explication simple mais importante à comprendre du comment ça marche, et pourquoi ça ne marche pas ! Ou comment le système sympathique ne l’est pas du tout !

La capsulite rétractile de l’épaule correspond à un emballement du système réflexe de protection de l’épaule. Ce système appelé système sympathique est un des mécanismes essentiel et vital qui permet le fonctionnement permanent et correct de la machinerie humaine.

Dans la vie quotidienne on respire, transpire, salive, et grelotte sans y penser. Et surtout quand un bruit est violent, on sursaute brutalement sans le vouloir. Ce système très sensible au moindre stimulus n’est pas sous notre contrôle volontaire. Il est par contre très sensible à notre état émotionnel et au stress.

La cause de la capsulite à l’épaule, le système sympathique ! ​

Notre système sympathique est un mécanisme de défense absolument vital qui cause cette capsulite de l’épaule. En effet, un ensemble de phénomènes simples nous protège. Respirer la nuit et saliver pour manger nous fait vivre. Transpirer quand il fait chaud nous refroidit et protège la peau du soleil. A l’inverse, rétracter la peau quand il fait froid réduit la surface de contact et renforce le derme en modifiant la répartition de la chaleur.

Pour ce qui est de sursauter, le but est de mettre en route ultra rapidement l’ensemble de la dynamique du mouvement (accélération du rythme cardiaque, mobilisation des muscles, mise en éveil de tous le sens) pour pouvoir s’enfuir.

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Ce système nerveux sympathique est donc une arme essentielle qui a permis à l’homme des cavernes de survivre. Celui qui avait un système sympathique ultra performant réagissait bien plus vite pour s’échapper de l’attaque des prédateurs. Il était donc bien mieux adapté à son environnement.

Mais au fil du temps, l’environnement a bien changé et ce système de défense n’a plus besoin d’être aussi réactif au moindre stress. Ceux d’entre nous qui ont gardé un système hyper réactif vont solliciter bien trop leur système sympathique. En cas de stress ou choc psychologique la respiration devient rapide, la transpiration excessive et la digestion inadaptée. Ceux sont des symptômes connus de tous. Ils sont souvent latents et à peu près contrôlés dans la vie de tous les jours. Mais le moindre dérèglement peut emballer le système et être la cause d’une capsulite de l’épaule.

Une inflammation excessive de l'épaule

La capsulite de l’épaule fait partie de ces manifestations mais de façon très insidieuse. C’est la mise en route excessive d’un système de défense de l’épaule souvent en rapport avec un choc psychologique, l’anxiété et le stress.

Le système lorsqu’il marche normalement crée une inflammation de l’épaule quand elle est nécessaire pour lui permettre de mettre en route les phénomènes de cicatrisation. Lorsque ce système s’emballe, il crée une inflammation trop importante avec gonflement, rougeur, chaleur et épaississement congestif des tissus synoviaux.

Pourquoi parle-t-on de capsulite rétractile ?

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Au niveau de l’épaule, la capsulite une inflammation de la capsule articulaire gléno-humérale. Cette capsule, par son revêtement synovial, a pour fonction la lubrification de l’articulation en produisant le liquide synovial. Cette membrane étanche entoure l’articulation pour en retenir le liquide articulaire. Lorsqu’elle s’enflamme et se rétracte trop, elle génère de la douleur et surtout une raideur de l’épaule. On parle alors de capsulite rétractile de l’épaule.

La capsule devient rigide épaisse, hyper sensible et réactive. L’épaule est comme gelée et ne peut plus bouger. La guérison de ce phénomène ne nécessite que le retour à une dilatation vasculaire moins importante, ce qui se fait avec le temps et l’apaisement du système sympathique.

Quel rapport entre la capsulite et l'algodystrophie ?

Malheureusement ce système est très excitable (c’est son rôle) et le retour à la normale est parfois très long, comme il génère une douleur à l’épaule qui entraîne du stress. La peur de ne pas guérir, la peur d’être inefficace au travail, à la maison, ou la peur d’être mal jugé devant cette maladie de l’épaule sans cause visible.

Cette douleur de l’épaule et la gêne ressentie sont bien réelles et l’angoisse aggrave la maladie. C’est un vrai cercle vicieux auto entretenu. Ce mal à l’épaule peut s’étendre à tout le bras jusqu’à la main. Pour l’épaule, on parle simplement de capsulite rétractile.

Quand cela concerne la main ou tout le membre supérieur, on parle de syndrome algodystrophique d’où le nom de syndrome épaule main.

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D’autres termes sont utilisés parfois, comme l’ostéoporose post traumatique, la maladie de l’épaule gelée, le syndrome de Sudeck ou encore le syndrome de l’épaule gelée (frozen shoulder). Le terme scientifique exact actuel est syndrome douloureux régional complexe (SDRC). Ce qui traduit bien les différents modes d’expression que l’algodystrophie du membre supérieur peut prendre.

Les symptômes : Les manifestations cliniques de la maladie

Les symptômes de cette maladie de l’épaule surviennent souvent dans une période propice liée à des problèmes personnels, familiaux ou professionnels (décès, divorce, chômage, licenciement, pression au travail).

Les symptômes de la capsulite rétractile de l’épaule évolue généralement en trois phases :

  • Une phase de douleur franche avec raideur de l’épaule rapide dite phase chaude (importante inflammation et fixation à la scintigraphie).
  • Une phase où la douleur s’estompe et disparaît progressivement (phase de refroidissement) au profit d’une raideur de l’épaule plus stable.
  • Une phase de récupération des amplitudes de mobilités dite phase froide.

Il existe deux modes d’apparitions de la maladie, spontanée ou post traumatique :

La capsulite spontanée de l'épaule

C’est l’apparition un matin au réveil de façon spontanée, ou progressivement et de façon plus insidieuse, d’une raideur de l’épaule qui génère des douleurs pendant les mouvements mais aussi souvent au repos. L’épaule est très raide, l’élévation du bras difficile bien que celle-ci soit quand même faisable en basculant le tronc et par une compensation dans l’articulation scapulo-thoracique entre l’aile de l’omoplate (la scapula) et le thorax.

Un élément significatif est l’impossibilité de faire la rotation externe du bras. Mettre un ticket dans la borne du péage ou attraper sa veste sur la banquette arrière de la voiture deviennent des gestes impossibles et assez caractéristiques de la maladie.

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Il n’est pas exceptionnel de faire successivement une capsulite aux deux épaules ou bilatérale. Le contexte d’anxiété parfois très enfoui, s’il reste le même, peut en effet entraîner exactement la même réaction d’emballement du deuxième côté. On parle aussi de capsulite à bascule.

La capsulite post traumatique

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Radiographie d'une fracture externe de la clavicule

Toute sollicitation de l’épaule (mais aussi de la main ou du membre supérieur) provoquant une douleur génère un stress et la possible mise en route excessive du système sympathique. Une fracture, une luxation, une simple contusion ou une intervention chirurgicale du coude par exemple sont par les douleurs et l’angoisse qu’elles génèrent des gros pourvoyeurs de la maladie.

La raideur et la douleur de l’épaule sont alors intriquées avec le traumatisme ou l’intervention chirurgicale à l’origine de son déclenchement après l’opération. Cela rend l’analyse des symptômes très difficile.

Une épaule raide est-elle en rapport avec la consolidation d’une fracture, la cicatrisation d’une intervention ou la capsulite rétractile ? Il est très difficile de savoir, parfois des trois. Cela entre en tout cas dans les complications d’une chirurgie, d’un traumatisme ou d’une fracture. On parle souvent de capsulite post traumatique à l’épaule. Quand elle survient après une opération ou toute autre intervention chirurgicale, elle est considérée alors comme un aléa thérapeutique ou un choc psychologique car difficile à prévenir et sans réel rapport avec une erreur médicale.

Le patient par l’hyper réactivité de son système réflexe est en fait involontairement à l’origine de cette réaction. L’ensemble des problèmes créé par un traumatisme ou une intervention chirurgicale contribuent à augmenter la sensation d’oppression et de stress et donc son apparition.

Comment diagnostiquer une capsulite rétractile : Les examens utiles

Il existe peu d’examens complémentaires pour diagnostiquer une capsulite rétractile de l’épaule en dehors des examens cliniques car ils sont peu contributifs.

Une radiographie de l’épaule permet, mais de façon tardive, de voir une transparence osseuse trop importante (ostéoporose) avec un aspect moucheté de l’os qui sont très évocateurs de la capsulite. La scintigraphie de l’épaule, en montrant une hyper activité inflammatoire des tissus, est parfois intéressante. Le scanner et l’IRM montrent parfois des signes évocateurs de la maladie mais sont néanmoins peu précis pour cette analyse.

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Ces examens complémentaires ont surtout pour but de rechercher une autre cause à la douleur de l’épaule et éviter une erreur de diagnostic, surtout dans les formes difficiles.

Il faut en effet différencier cette pathologie de la bursite, de la tendinite ou de la rupture de coiffe de rotateurs, car ces maladies de l’épaule se ressemblent dans leur manifestation. D’autant plus que parfois ces maladies s’associent entre elles, la capsulite rétractile venant parasiter les autres maladies de l’épaule en s’y additionnant.

Le traitement médical

Comment soigner une capsulite d’épaule ?

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Cette maladie est peu accessible aux traitements médicaux sauf ceux qui contribuent à réduire le stress, diminuer les douleurs et rétablir un bon sommeil. Un accompagnement et prise en charge médicale de la douleur est donc indispensable et bénéfique pour soulager une capsulite.

Aucun traitement médical ne sera en réalité très efficace. C’est surtout le retour à une forme d’apaisement global tant intellectuel que tissulaire qui seul permettra un lent retour à la normale. En général, la récupération finale après une capsulite de l’épaule est bonne.

Comment soulager cette maladie de l'épaule ?

Les anxiolytiques et les antidépresseurs sont parfois bien utiles de façon brève pour oublier la douleur, restaurer la paix intérieure et arriver à la zénitude requise. Des médicaments pour la douleur sont bien sûr prescrits si besoin.

Les traitements à base de calcitonine par injection ont longtemps été très prescrits. Leur efficacité est de plus en plus sujette à caution et leur prescription de plus en plus rare et non remboursée. Ces injections sont parfois pénibles en provoquant des douleurs au point d’injection et des nausées.

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Infiltration à l'épaule droite

Les infiltrations à l’épaule de corticoïdes sont envisageables et d’autant plus qu’il y aura une cause mécanique initiale au déclenchement de la capsulite (tendinite de la coiffe, arthrose acromio-claviculaire douloureuse ou conflit sous-acromial).

La capsulo-distension est parfois efficace pour soulager les douleurs. Elle consiste à injecter du liquide (sérum physiologique) sous forte pression dans l’articulation pour espérer distendre et réassouplir la capsule. Les mobilisations sous injection anesthésique du bras relèvent de l’exception.

Les exercices de rééducation

Des exercices de rééducation de l’épaule trop énergiques vont générer une douleur à l’épaule et aggraver la capsulite rétractile. Ces exercices peuvent être bénéfiques s’ils sont entrepris et effectués alors avec la plus grande douceur pour ne créer aucune douleur supplémentaire. C’est un travail de longue haleine.

Peut-on opérer une capsulite rétractile ?

Une opération de la capsulite rétractile de l’épaule est contre indiquée, même si parfois il existe une cause mécanique à la douleur qui aurait favorisé l’apparition de la réaction réflexe algodystrophique. Il existe quelques exceptions nécessitant une chirurgie de l’épaule mais elles sont rarissimes.

Temps de guérison et arrêt de travail

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Le meilleur traitement naturel de la capsulite de l’épaule reste le repos. Le temps souvent très long au repos de l’épaule (de 6 à 12 mois en général) est le meilleur atout pour guérir complètement. L’évolution de la guérison est plus rapide si le patient arrive à diminuer son stress et son anxiété (relaxation, hypnose, médecine douce) et s’impose d’utiliser petit à petit et sans douleurs son bras pour le remettre en route progressivement.

Le pire ennemi d’une bonne récupération étant les patients qui doutent du diagnostic ou gardent une incompréhension sur l’origine de la capsulite rétractile : en entretenant ce stress, ils retardent leur propre guérison de cette pathologie de l’épaule.

Le contexte de capsulite et maladie professionnelle peut créer du coup une réelle ambiguïté. En principe, une capsulite rétractile spontanée ne peut pas être retenue comme maladie professionnelle. Les patients qui n’ont pas d’activité professionnelle ne déclenchent pas moins cette maladie. Bien sûr si le travail génère un stress, il peut être un facteur participatif mais il reste vraiment difficile à évaluer et à quantifier.

La capsulite rétractile de l’épaule et maladie professionnelle

Quand une capsulite rétractile de l’épaule survient des suites d’un accident de travail avec une lésion authentifiée ou des suites d’une tendinite par mouvement répétitif dans le cadre de travaux lourds (métiers du bâtiment, déménageurs), elle peut entrer dans le cadre d’une maladie professionnelle.

Elle reste une cause fréquente d’arrêt de travail prolongé. En effet, pour les métiers ou l’élévation de l’épaule est indispensable (peintres, charpentiers, jardiniers, sportifs), il est nécessaire de respecter un arrêt de travail plus long.

Pour des professions moins physiques (administratif, bureau), le temps de guérison d’une capsulite rétractile est souvent long. Cependant, la reprise d’activité pour l’équilibre psychologique et l’intégration socioprofessionnelle reste bénéfique pour le patient.

La prolongation multiple d’arrêts de travail reste discutable. Même si dans l’idéal elle mérite d’être évitée, un arrêt de travail pour une capsulite rétractile pendant la phase initiale de douleur est envisageable. La reprise du travail pendant la seconde phase des symptômes avec une raideur de l’épaule plus importante et des douleurs moindres est souvent bien plus bénéfique, même si elle est difficile. Elle permet de s’imposer une mobilisation progressive de l’épaule et de retrouver un équilibre de vie qui n’est pas centré que sur cette épaule raide et douloureuse.

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Questions fréquentes

Dans tous les cas, Il faut toujours consulter son médecin traitant qui doit faire la liaison entre les différents intervenants et jouer le rôle de chef d’orchestre. La capsulite dure en effet longtemps et le médecin traitant reste au centre du dispositif pour soigner une capsulite rétractile. Pour une analyse plus spécifique de l’articulation de l’épaule, le médecin généraliste fera appel à un rhumatologue qui prendra le cas échéant l’avis complémentaire d’un chirurgien spécialiste du membre supérieur pour des questions plus précises.

Cependant, une chirurgie de l’épaule pour une capsulite est le plus souvent contre indiquée. Les exceptions sont très rares car une opération de l’épaule réactive régulièrement la réaction inflammatoire de défense de la capsule articulaire.

Une fois le diagnostic de la capsulite rétractile de l’épaule confirmé et le projet thérapeutique établi, il ne faut pas hésiter à faire appel à un psychologue et un médecin de la douleur pour une bonne prise en charge de la maladie. Ce soutien médical complémentaire est souvent bien utile pour gérer cette douleur et favoriser la convalescence de la capsulite rétractile. Le rhumatologue est indispensable pour la phase chaude et la réalisation des infiltrations de cortisone qui sont les plus efficaces pour la gestion de cette phase de vives douleurs, mais uniquement pour un temps limité. Une infiltration sous échographie pour une capsulite rétractile n’apporte pas de différence notable.

La capsulite rétractile de l’épaule n’est pas difficile à diagnostiquer. Elle est par contre parfois difficile à affirmer dans un contexte ou un traumatisme à l’épaule, une bursite ou une tendinite sont le point de démarrage de cette maladie de l’épaule gelée.
Il est cependant fréquent de constater chez des patients prenant un deuxième ou troisième avis que le diagnostic n’ait même pas été évoqué. Un bon nombre de patients sont suivis pour un autre problème qui est réel et pas le seul en cause dans la souffrance, alors que la capsulite de l’épaule s’est sournoisement mise en place et n’a pas été identifiée. Ce qui peut déboucher sur des erreurs sérieuses de prise en charge et d’incompréhension.

A l’inverse même si cela est plus rare, il ne faut pas accuser la capsulite rétractile de tous les maux en cas de douleur ou de cette incapacité à lever l’épaule. En effet, certains patients sont identifiés comme ayant une capsulite de l’épaule alors qu’ils ont une vrai pathologie sous-jacente qui pourrait relever d’un traitement spécifique. Quand il y a une association pathologie de l’épaule/capsulite rétractile, le plus difficile en fait est de savoir si la pathologie sous-jacente entretient la capsulite de l’épaule et pourrait être traitée. Sachant que la mise en route du traitement chirurgical va aggraver temporairement la capsulite, mais que le traitement de la cause originelle va par contre en supprimant une cause de douleur à la longue contribuer à sa guérison.

« La capsulite rétractile de l’épaule dure un certain temps » serait la réponse la plus adaptée même si bien sûr elle agace ! En réalité, il n’y a pas une capsulite unique, mais une capsulite et sa douleur par patient. Les capsulites de l’épaule d’apparition spontanée ont une évolution souvent sur un an, parfois de 2 à 3 ans mais avec différentes phases.

Globalement, la capsulite de l’épaule commence par une phase douloureuse dite phase chaude puis une phase de refroidissement avec l’association douleur et épaule raide. Enfin, un passage en quelques mois à la phase dite froide ou l’inconfort et cette incapacité à lever le bras avec cette épaule raide prédominent mais avec moins de douleurs et de réaction inflammatoire. C’est la phase de la très lente récupération. Ces capsulites spontanées surviennent souvent dans la tranche d’âge de 35 à 50 ans.

Elles sont généralement la conséquence d’une anxiété sous-jacente fréquente à ces âges qui peut être d’origine professionnelle familiale ou existentielle et n’est pas toujours évidente au premier abord. C’est un peu comme de savoir si la nuit on fait des cauchemars. Le jour, il est difficile de répondre. Mais la réalité est que les cauchemars témoignent d’un fond anxieux gérés par un système automatique de défense émotionnelle et d’adaptation qui est complètement hors de contrôle et qui est à peu de chose près le même que celui qui engendre la capsulite rétractile. Il faut donc parfois fouiller assez profondément dans le subconscient pour rétablir une sérénité indispensable à l’amélioration de la capsulite de l’épaule. La compréhension de cette donnée permet de réduite considérablement les temps d’évolution et explique que ceux-ci soient en réalité variables et individuels.

Pour les formes secondaires suite à un traumatisme de l’épaule ou une pathologie sous-jacente comme une bursite, une tendinite ou une rupture de coiffe de l’épaule, la capsulite va à la fois évoluer pour son propre compte selon des codes identiques aux capsulites spontanées, mais en plus être réactivée par la douleur et le stress (surtout en cas de notion de préjudice) engendrées par la pathologie originelle. Les temps de récupération et de guérison de la capsulite rétractile peuvent dès lors s’allonger démesurément.

Pour soulager les douleurs d’une capsulite rétractile, il faut à la fois se faire aider mais également accepter les explications sur le mode d’apparition et les temps d’évolutions de cette maladie de l’épaule. Le patient qui refuse d’en comprendre les principes souffrira tout autant mais bien plus longtemps que celui qui ayant compris les causes permettra d’en trouver les solutions.

Dans la phase douloureuse, les traitements de fond antalgiques et anti-inflammatoires sont utiles. Les corticoïdes oraux et les infiltrations de cortisone en intra-articulaire ou au voisinage de l’articulation sont les plus efficaces. Il n’est pas nécessaire de les faire sous échographie car la précision du site d’injection n’en modifie pas les effets qui s’estompent néanmoins au-delà de trois infiltrations. L’effet de ces infiltrations sur la capsulite de l’épaule est meilleur lorsqu’elles sont couplées à une rééducation douce et infra douloureuse qu’isolément. Les injections de corticoïdes sous distension ont des résultats comparables à court et à long terme (1 an de recul). Ces deux traitements pour la capsulite rétractile ont de meilleurs résultats que l’association kinésithérapie et AINS (anti-inflammatoire non cortisoné) per os (voie orale) sur les douleurs et les amplitudes articulaires passives à 8 semaines.

Les injections de corticoïdes et la distension capsulaire sont donc surtout intéressantes au début de l’évolution de la maladie. La gestion des antalgiques sur de longues périodes peuvent justifier le recours à un médecin de la douleur pour les formes sévères. L’importance d’obtenir malgré la douleur véhiculée par la capsulite rétractile une certaine sérénité passe souvent par une prise en charge psychologique. L’hypnose à l’avantage d’associer le concept psychologique à l’autogestion de la douleur. Elle est donc d’une aide très appréciable pour soulager la douleur de la capsulite.

Tous les mouvements qui accentuent la douleur doivent être proscrits. Cela impose du coup des restrictions par rapport aux habitudes de vie (personnelle, familiale, domestique, sportive, loisirs) et une réelle difficulté à gérer la rééducation qui reste utile mais difficile et peu rentable en apparence. Cependant la rééducation de l’épaule si elle est bien conduite et reste infra douloureuse donne sur le long cours des résultats parfois appréciables et permet surtout de maintenir un lien sur le long terme avec un thérapeute. Cependant, Il n’y a pas de réelle différence notable dans les études entre une auto-rééducation effectuée seule ou très active faite par un rééducateur sur les délais et la qualité de récupération d’une capsulite rétractile.

La capsulite rétractile peut évidemment provoquer des douleurs au cou jusqu’aux doigts de la main. C’est d’ailleurs pour cela qu’on appelait avant cette maladie le syndrome épaule-main. La capsulite rétractile réveille de façon inadaptée et disproportionnée le système inflammatoire et peut donc concerner l’ensemble du membre supérieur. Le plus souvent fort heureusement, la douleur de la capsulite se limite à l’épaule.

Cependant lorsque l’épaule devient raide, les sollicitations de la nuque et du dos deviennent importantes. Une partie des mouvements pour lever le bras se fait, pour compenser l’articulation gléno-humérale qui est raide, dans l’articulation scapulo-thoracique. Cette surcharge sur les muscles trapèzes et les mobilisateurs/stabilisateurs de l’omoplate (et donc le haut du dos et de la nuque) provoquent de nouvelles douleurs s’additionnant à la douleur initiale de la capsulite rétractile de l’épaule.

Une tendinite de l’épaule peut évidemment se compliquer d’une capsulite. C’est même un des pourvoyeurs importants de cette maladie au même titre que la bursite et la rupture de coiffe. La tendinite en provoquant une douleur à l’épaule et une limitation fonctionnelle sert de catalyseur à la capsulite rétractile qui trouve un point de fixation pour émerger et proliférer. L’association de ces deux pathologies de l’épaule rend l’analyse plus difficile bien sûr, à la fois pour le diagnostic de la capsulite mais aussi pour le suivi évolutif. En effet, ces douleurs à l’épaule sont du coup d’origine mixte. Par ailleurs, le conflit responsable de la tendinite en provoquant une douleur va en plus exciter le système réflexe à l’origine de la capsulite rétractile et ainsi l’entretenir.

La capsulite de l’épaule exclue de plus toute velléité de traitement par la chirurgie d’un conflit sous-acromial ou d’une réparation de la coiffe si elle est rompue tant que la capsulite est active, sous peine de la réactiver avec un risque en cas d’intervention de mauvais résultat sur la douleur à l’épaule et de raideur définitive. En compensation, l’absence de grande mobilité de l’épaule en cas de capsulite rétractile protège un peu l’épaule des sollicitations mécaniques. Le terme d’épaule gelée reste à ce titre expressif, l’épaule raide évitant l’aggravation de l’usure des tendons de la coiffe.

Tout ce qui apporte quiétude et sérénité est en fait bienvenue pour soulager et guérir d’une capsulite rétractile de l’épaule. Les médecines douces trouvent ici toute leur place et chacun trouvera celle qui lui convient le mieux. Dans la phase très douloureuse en phase chaude notamment, le repos reste légitime et l’immobilisation bras en écharpe parfois nécessaire accompagnée de traitements antalgiques, anti-inflammatoires et souvent anxiolytiques. Il faut en effet surtout arriver à trouver le sommeil réparateur indispensable à la gestion de cette crise.

Par contre, cette relative immobilisation de l’épaule doit être temporaire et rapidement alternée puis remplacée par une mobilisation douce et infra douloureuse. Celle-ci peut être effectuée seul, avec une aide familiale et associée à une rééducation par un kinésithérapeute ou un ostéopathe. Il ne faut pas chercher à gagner de la mobilité à tout prix, mais prendre la mobilité qui veut bien venir. Il ne faut donc jamais forcer ou générer des douleurs à l’épaule mais lutter simplement contre l’immobilisme qui lui-même est très néfaste. Chaque degré de mobilité gagné est une victoire. C’est un peu comme une locomotive qui démarre, les premiers mètres parcourus sont essentiels. Il n’en reste pas moins que le temps reste le meilleur atout de la guérison de la capsulite rétractile.

Une capsulite suivra un cycle connu, sauf en cas d’attitude ou de circonstance défavorable. Diabète, nouveau traumatisme, intervention chirurgicale, gros stress émotionnel surajouté (décès d’un proche, divorce, etc …), décompensation d’un état anxio-dépressif pourront éventuellement provoquer un retour en arrière. En l’absence de cause surajoutée, la capsulite ne récidive pratiquement jamais sur la même articulation. Une atteinte bilatérale est possible (10 % des cas) mais est aussi exceptionnellement simultanée. L’épaule controlatérale est en général touchée avec un décalage de quelques mois ou de quelques années.

Par contre, un patient qui a fait une capsulite rétractile reste plus exposé à une nouvelle capsulite ou une algodystrophie. En cas de chirurgie du membre supérieur ou de traumatisme, c’est bien le terrain personnel qui est prédisposé et si celui-ci reste le même le risque reste le même avec cependant une fréquence probablement moindre.

En effet, ce patient qui a guéri d’une capsulite rétractile aborde le problème avec une compréhension de la maladie bien meilleure qui est très protectrice. De plus, une première guérison de la capsulite donne une grande confiance quant à l’évolution favorable bien que longue de cette maladie de l’épaule gelée.

Les personnes de sexe féminin, âgées de 40 à 60 ans, atteintes d’endocrinopathies et plus particulièrement d’un diabète ou d’une pathologie thyroïdienne semblent être les plus à risque devant une capsulite.

Les femmes sont plus exposées à la capsulite rétractile de l’épaule et représentent selon certaines études 70% des cas.

En revanche, les hommes semblent avoir plus volontiers des formes plus sévères de la maladie et des récupérations plus longues. Il n’y a pas d’explication actuellement de cette différence.

Il n’existe pas de lien démontré entre ces deux pathologies, même si le terrain prédisposant reste similaire. Un résumé détaillé est très bien fait sur la fibromyalgie sur Wikipédia.

Il y est précisé que :
« Les fibromyalgiques ont souvent une histoire présente ou passée d’autres syndromes douloureux ou maladies fonctionnelles chroniques, telles que : le syndrome de l’intestin irritable, la migraine, un syndrome prémenstruel, une endométriose, un syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur, cystite interstitielle, cholécystite chronique ». Il faudrait surement rajouter la capsulite rétractile de l’épaule.

« Le fait que la fibromyalgie soit liée au stress a orienté les recherches vers l’étude de l’axe neuro endocrinien (hypothalamus, hypophyse, surrénales) et du système nerveux sympathique. En 2017, les études sont insuffisantes pour accepter ou rejeter une anomalie spécifique de fonctionnement à ces niveaux ». La participation du même système de défense est donc évoquée mais les preuves formelles sont difficiles à apporter.

La plupart des patients guérissent complètement de leur capsulite rétractile et sans aucune séquelle. Par contre, la phase difficile liée aux douleurs causées par la maladie dure environ un an et la phase avant récupération complète souvent jusqu’à trois ans. Cette convalescence se fait donc de façon très insidieuse au-delà de la première année et le plus souvent vers une guérison complète de la capsulite rétractile.

Rarement cependant, certains patients gardent des séquelles à type de raideur ou des douleurs résiduelles généralement modérées. Il n’y a pas d’explication claire à ce phénomène, si ce n’est les modifications tissulaires constatées au niveau de la capsule articulaire antérieure de l’épaule qui témoignent d’une réelle anomalie tissulaire, conséquence de la capsulite qui n’est à l’évidence pas une maladie imaginaire ! Ces anomalies peuvent probablement laisser une perte d’élasticité résiduelle pouvant expliquer le non-retour total à la normale. Le maximum de la récupération se fait précocement et non à distance de cette maladie de l’épaule gelée.

Le temps global de durée des trois phases est variable :
– La phase de douleur dure de 10 à 36 semaines
– La phase d’enraidissement de l’épaule de 4 à 12 mois
– La phase de récupération de 5 à 36 mois

La majorité de la récupération semble s’épuiser lors de ces 3 premières années, et le retentissement fonctionnel final est le plus souvent minime dans la majorité des cas. Mais 40% des patients après 3 ans de capsulite rétractile n’ont cependant pas récupéré des amplitudes totales de l’épaule même si le déficit fonctionnel est faible, et 15% d’entre eux ont encore des limitations d’activités.

La capsulite rétractile est rarement invalidante après la guérison. Mais des cas de séquelles à type de raideur résiduelle ou de gêne fonctionnelle près de 10 ans après le premier diagnostic d’une capsulite de l’épaule ont été rapportés (Hand C, Clipsham K, Rees JL, Carr AJ. Long-term outcome of frozen shoulder. J Shoulder Elbow Surg. 2008 Mar;17(2):231–6).

Une capsulite spontanée est en général moins longue, car l’absence de cause surajoutée qui entretient la capsulite rétractile est un élément favorable. Par contre, les capsulites à bascule passant de l’une à l’autre épaule sont probablement plus fréquentes sur les formes spontanées.

La capsulite rétractile s’accompagne de réelles modifications structurales de la capsule articulaire antérieure de l’épaule. Les analyses histochimiques retrouvent des cytokines pro-inflammatoires ou fibrosantes dans la capsule, le liquide synovial et la membrane synoviale. Des processus enzymatiques faisant intervenir des métallo-protéases jouent un rôle dans la désorganisation de la matrice extracellulaire et la perte d’élasticité du collagène.

Ces modifications histochimiques sont marquées chez les diabétiques. La pathogénie de la capsulite reste cependant encore mal comprise mais permet de comprendre que cette altération puisse être bilatérale et n’a pas de réelle prévention.